LAURENT THÉVENIN
LA COLLECTE NETTE EST TOMBÉE À 500 MILLIONS D’EUROS AU MOIS D’AOÛT.
L’ESSENTIEL DES FLUX SE DIRIGENT TOUJOURS VERS LES FONDS EUROS À
CAPITAL GARANTI.
Gros trou d’air pour l’assurance­vie au mois d’août. Le marché a réalisé une collecte nette
(cotisations encaissées moins prestations et rachats) de seulement 500 millions d’euros, selon les
statistiques mensuelles publiées jeudi par la Fédération française de l’assurance. C’est trois fois
moins qu’en août 2015 (1,7 milliard d’euros) et nettement en dessous de juillet dernier
(3,5 milliards d’euros). C’est la moins bonne performance mensuelle depuis le dernier épisode de
décollecte nette de décembre 2013.
Les chiffres d’août tranchent singulièrement avec la santé retrouvée du Livret A, qui a signé une
collecte nette de 1,14 milliard d’euros le mois dernier. Le coup de moins bien qu’a connu
l’asssurance­vie tient à la faiblesse des flux, les épargnants n’ayant versé en août que 8,4 milliards
de cotisations, soit 4 milliards de moins qu’en juillet .« Il ne faut pas tirer des conclusions trop
hâtives au vu d’un seul mois. Les Français ont pu mettre leurs liquidités sur leur Livret A en vue de
payer leurs impôts en septembre plutôt que de les placer sur leur assurance­vie »
avance Cyrille Chartier­Kastler, fondateur du cabinet Facts & Figures. Les prestations (rachats et prestations en
cas de décès) se sont, elles, élevées à 7,9 milliards d’euros en août, contre 8,9 milliards en juillet.
Léger retrait de la collecte
Sur les huit premiers mois de l’année, l’assurance­vie affiche un solde net positif de 15,8 milliards
d’euros. Avec le creux du mois d’août, la collecte nette est pour l’instant légèrement en retrait par
rapport à 2015 (16,6 milliards d’euros sur huit mois).
Une tendance semble en revanche bien établie. Les versements continuent de se diriger d’abord
et avant tout vers les fonds euros, qui offrent à la fois la garantie du capital et des rendements
encore corrects dans un environnement de taux bas et de faible inflation. Les supports en unités
de compte (UC), investis pour partie en actions et donc censés offrir sur la durée de meilleures
performances que les fonds euros investis en obligations, ne captent, eux, que 19 % de la collecte,
contre 21 % sur la même période de 2015. « Cela dit, beaucoup d’assureurs­vie ont une politique d’acceptation de versements en euros en
espérant pouvoir ensuite en faire arbitrer une partie sur les supports UC» fait remarquer Cyrille ChartierKastler,
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