PROPOS RECUEILLIS PAR L. T.
Quelle est votre priorité après l’abandon des objectifs pour 2016 fixés lors de
l’introduction en Bourse de Coface ?
Coface doit se transformer en profondeur parce que son environnement a considérablement
changé. L’objet de notre plan stratégique Fit to Win vise à faire de Coface l’acteur global le plus
agile de notre secteur. Depuis la crise financière, il y a moins de croissance et cette croissance
s’est concentrée dans les marchés émergents, qui ont eux­mêmes ralenti. Dans les marchés
matures, nous constatons une pression sur les tarifs de l’assurance­crédit, et la croissance dans
les pays émergents n’est pas toujours et partout rentable. Nous évoluons aussi dans un monde
beaucoup plus volatil qu’il y a deux ans, où le risque politique s’est accru. Tout cela nous impose,
d’une part, de continuer à investir dans notre infrastructure de gestion des risques et d’information,
et, d’autre part, de mettre en place une stratégie de croissance plus différenciée pour coller à la
réalité de chaque marché.
Allez­vous rester sur tous vos marchés ?
Nous sommes probablement l’assureur­crédit le plus global avec 50.000 clients dans une
centaine de pays. Ce réseau très large est un atout fort sur lequel nous devons nous appuyer.
Dans les pays matures, la priorité sera d’améliorer notre performance en travaillant sur les services
aux clients. Dans les marchés risqués, comme l’Asie émergente ou l’Amérique latine, il s’agira
surtout de bien servir nos clients internationaux et de stabiliser les risques. Dans les marchés
émergents stables, comme l’Europe centrale par exemple, nous voulons générer une croissance
prudente. Dans tous les cas, nous ne cherchons pas la croissance pour la croissance, mais nous
privilégions la création de valeur.
Quelles sont les perspectives pour l’assurance­crédit ?
Je pense que c’est une activité toujours attractive. Même s’il y a moins de croissance que par
le passé, il reste du potentiel. C’est aussi un métier avec d’importantes barrières à l’entrée, en
termes d’infrastructures et de connaissance des entreprises. C’est pourquoi il n’y a que trois
grands acteurs globaux. L’industrie a par ailleurs prouvé sa résilience, en restant rentable au
travers des différents cycles. Le taux de pénétration de l’assurance­crédit reste très faible, ce qui
offre des perspectives de croissance. Coface, qui a un prisme historique sur le marché des
grandes entreprises, veut aujourd’hui se renforcer sur le marché des entreprises de taille moyenne
et mieux pénétrer celui des petites entreprises.
Envisagez­vous des acquisitions ou des cessions d’actifs ?
Notre plan stratégique ne prévoit pas de transformation de périmètre du groupe.
Quel sera l’impact du Brexit sur Coface ?
A court terme, l’effet principal du Brexit se fait sentir sur le taux de change avec la baisse de la
livre sterling, et le ralentissement des décisions d’investissements des entreprises au RoyaumeUni.
Cela touche surtout la construction, l’immobilier et des secteurs importateurs. Il n’y aura pas
de grand impact sur Coface et nous nous étions préparés à cette éventualité.
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