La Maif veut s’ouvrir de nouveaux horizons. Comme il l’annonce aux « Echos », l’assureur vient de prendre, pour 2,6 millions d’euros une participation stratégique, – dont il ne dévoile pas le niveau -, dans Koolicar, un site français de location de voitures entre particuliers. Il était déjà le partenaire assureur de cette start-up fondée en 2011 et qui a inventé une solution technologique embarquée dans les véhicules permettant de louer la voiture sans échange de clefs.

« L’économie du partage va considérablement se développer en France, qui est en avance dans ce domaine. Et cela aura un impact significatif sur l’industrie de l’assurance », explique Pascal Demurger, le directeur de la Maif, pour justifier cet investissement. Egalement partenaire du site de covoiturage BlaBlaCar, l’assureur ne cache pas avoir d’autres projets dans le champ de l’économie du partage. « Nous sommes ouverts à tous types de partenariats, qu’ils soient capitalistiques ou non », indique son dirigeant.

Pour la Maif, dont le portefeuille d’assurance auto était resté stable en 2013, c’est évidemment un moyen de trouver d’autres débouchés alors que ses grands marchés sont saturés. « Il n’y aura plus beaucoup de croissance sur le marché de l’automobile des particuliers. En allant sur l’assurance des nouvelles mobilités, on pourra pallier un peu ce manque de croissance, même si les projections à court terme sont relativement modestes », explique Pascal Demurger sans avancer de chiffres.

Cette levée de fonds, à laquelle s’ajoutent 200.000 euros de fonds privés, doit permettre à Koolicar de passer la vitesse supérieure. Après avoir commencé en 2013 à Bègles et à Cannes, la société n’est pour l’instant présente que dans une poignée d’autres villes. « Mais nous allons désormais pouvoir équiper 6.000 véhicules avec notre KoolBox dans les deux prochaines années, ce qui fera de nous le premier opérateur d’autopartage entre particuliers », annonce Stéphane Savouré, son fondateur et président. Il va lancer ce service dans une quinzaine de nouvelles villes.

Mais, au-delà du volume de primes récolté via Koolicar, la Maif entend bien retirer d’autres bénéfices. « Cela doit nous permettre de valoriser la marque auprès de ces usagers et de donner un coup de jeune à la Maif », espère Pascal Demurger, qui y voit une occasion de contacts avec des clients potentiels. Il y aurait un autre avantage à travailler avec « ces entreprises innovantes. C’est un aiguillon pour notre propre transformation digitale ». 

Laurent Thévenin, Les Echos