La Mutuelle Générale a enfin choisi le partenaire qu’elle cherchait depuis de longues années. La troisième mutuelle française a annoncé hier qu’elle entrait en négociations exclusives avec Malakoff Médéric, le préférant à Humanis, un autre groupe de protection sociale. Les deux parties veulent aboutir avant la fin de l’année.

Ce rapprochement, s’il se matérialise, marquera un tournant dans la consolidation à marche forcée du secteur, puisqu’il va donner naissance au premier groupe d’assurances de personnes en France. Sur la base des comptes 2013, La Mutuelle Générale et Malakoff totalisent 4,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 2,4 milliards en santé pour plus de 6,3 millions d’assurés.

Surtout, ce projet revêt une dimension supplémentaire inédite car il va se doubler d’accords commerciaux avec La Banque Postale, qui est déjà le partenaire de La Mutuelle Générale en santé individuelle. Cette caractéristique, expliquent aux « Echos » les trois protagonistes du dossier, sera un atout de taille pour le nouvel ensemble dans le cadre de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise (lire ci-dessous). A ce stade, ceux-ci ont néanmoins choisi de ne pas dévoiler leurs objectifs commerciaux.

Désireux d’être en ordre de marche au plus vite, La Mutuelle Générale et Malakoff Médéric ont déjà arrêté les contours du nouvel ensemble. Leur rapprochement passera par la création au niveau de la structure faîtière d’une société de groupe d’assurance mutuelle (SGAM).

Les marques coexisteront

« Il s’agit de construire un outil de solidarité financière et de combinaison des comptes, explique Patrick Sagon, président de La Mutuelle Générale. Il faudra que le contrôle des risques et les fonctions clefs remontent à ce niveau-là. »

Interrogés sur la répartition des pouvoirs, les deux groupes expliquent avoir raisonné en termes de gouvernance. « Dans la SGAM, les collèges des employeurs, des syndicats et des représentants mutualistes auront chacun un tiers des voix, explique Guillaume Sarkozy, le délégué général de Malakoff Médéric. Ils devront obligatoirement être d’accord sur les grandes opérations stratégiques. Ce qui garantit pour chaque famille la défense de ses intérêts. » Ce nouveau groupe, ajoute-t-il « s’appuiera sur deux piliers, paritaire et mutualiste, équilibrés », avec la création d’un groupement paritaire de prévoyance et d’une union de groupe mutualiste. « Les marques Malakoff Médéric et La Mutuelle Générale vont continuer à exister », précise Patrick Sagon. 

 
À noter

Humanis précise que la décision de La Mutuelle Générale « ne modifie pas la stratégie d'”Humanis en grand” paritaire et mutualiste » visant à créer « un pôle mutualiste encore plus élargi et attractif ».

L. T., Les Echos