Josef Ackermann est sorti hier pour la première fois de son silence, deux semaines après avoir démissionné de Zurich Insurance Group à la suite du suicide de son directeur financier, Pierre Wauthier. «  Le suicide du directeur financier a été une surprise totale pour tout le monde », a-t-il dit à des journalistes à Berlin en marge de la présentation à la presse d’une biographie qui lui est consacrée. « Mais je rejette résolument l’idée, contenue dans la note laissée par le défunt, que j’aie été responsable ou partiellement responsable de son suicide. Il n’y a aucun fondement d’aucune sorte aux accusations qu’il a portées à mon encontre », a déclaré l’ancien président du groupe d’assurance suisse. « Ce fut un événement très tragique, sans aucun doute. Seulement je ne trouve pas que ces accusations aient été très justes », se défend-il.

Sans jamais prononcer le nom du directeur financier, Josef Ackermann a assuré que ses entrevues avec Pierre Wauthier étaient peu fréquentes et limitées à des échanges « toujours professionnels et fondés sur un respect mutuel. » L’ancien patron de la Deutsche Bank explique avoir démissionné très vite après le suicide car la famille de Pierre Wauthier avait menacé de communiquer aux médias des éléments de la note. «  Ils ont été nombreux à m’encourager à rester », assure-t-il.

La biographie que lui consacre son porte-parole personnel Stefan Baron dépeint l’ancien colonel de l’armée suisse comme un patron impatient et exigeant. « Ce n’est pas une promenade de santé que de travailler pour Josef Ackermann », écrit-il. L’auteur rapporte en parallèle que Josef Ackermann pouvait aussi emmener à l’occasion ses collègues et leurs conjoints en voyage.