SCOR ne dévie pas de sa route. Son nouveau plan stratégique 2013-2016 présenté hier donne plus que jamais la priorité à la rentabilité et à la solvabilité.« Les trois dernières années ont été couronnées de succès. La stratégie que nous avons suivie va être largement répliquée », explique Denis Kessler, le PDGde SCOR, qui va porter son 5 plan triennal depuis 2002. Le cinquième réassureur mondial souligne « avoir atteint l’ensemble des objectifs » de ses plans précédents, dont le dernier, Strong Momentum, vient de s’achever.

Dans sa feuille de route pour la période allant de la mi-2013 à la mi-2016 et baptisée Optimal Dynamics, il n’affiche que deux objectifs chiffrés : un rendement des fonds propres (RoE) de 1.000 points de base (10 %) au-dessus du taux sans risque à trois mois au cours du cycle, soit un maintien du niveau atteint au cours du plan Strong Momentum, et un ratio de solvabilité compris entre 185 % et 220 %.

Si SCOR rappelle ne pas faire de la croissance un but en soi, le plan Optimal Dynamics table sur une hypothèse de croissance organique de 7 % par an, qui devrait lui faire atteindre les 13,3 milliards d’euros de primes brutes émises en 2016. Entre 2010 et 2012, la progression du chiffre d’affaires avait été plus forte (+ 12,3 % par an), mais elle avait été notamment tirée par l’acquisition du portefeuille de mortalité de Transamerica Re. Le chiffrage d’Optimal Dynamics n’intègre pas d’éventuelles acquisitions. «  Il n’est pas stratégique pour le groupe d’en réaliser aujourd’hui », affirme Denis Kessler, alors que SCOR a annoncé en juin le rachat de la filiale de réassurance américaine de Generali. Cette opération doit être finalisée au 4 trimestre et fera du groupe le premier réassureur-vie aux Etats-Unis.

Dans le détail, SCOR table sur une croissance de 8,5 % par an des primes de SCOR Global P&C, son entité non vie, « dans l’hypothèse d’un environnement tarifaire stable ». Cette division devrait réaliser 6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2016, contre 4,9 milliards d’euros attendus pour fin 2013. « Il y a de réelles opportunités pour notre activité dans l’environnement actuel », affirme Victor Peignet, son directeur général. La croissance viendra du renforcement de ses principales activités de réassurance, mais aussi d’initiatives « ciblées » à travers le syndicat des Lloyd’s Channel 2015, par exemple. Dans le même temps, SCOR prévoit une amélioration de sa rentabilité technique avec un ratio combiné (coûts des sinistres rapportés aux primes collectées), à 93-94 %.

En réassurance-vie, il anticipe une croissance annuelle de 6 % par an, qui sera portée par les produits les plus nouveaux (longévité, solutions financières) ou par les pays émergents.