Tous les assureurs attendaient depuis longtemps la remontée actuelle des taux d’intérêt. Quand ceux-ci se maintiennent à des niveaux durablement très bas, leurs revenus financiers sont en effet sous pression, surtout pour les compagnies qui vendent des contrats d’assurance-vie en euros, adossés à des obligations. Une hausse des taux va donc relever le rendement de ces portefeuilles. L’essentiel, pour eux, est qu’elle se fasse de manière progressive, afin de leur donner le temps de vendre sans heurt leurs obligations moins rémunératrices pour en racheter d’autres offrant un taux d’intérêt plus élevé. Pour les clients aussi, détenteurs d’un contrat d’assurance-vie, c’est donc a priori une bonne nouvelle. Une hausse des taux laisse en effet augurer une amélioration des rendements des fonds en euros, qui piquent continuellement du nez depuis des années. « Il ne faudrait cependant pas que l’inflation augmente autant que les taux d’intérêt, sinon le gain pour l’épargnant serait nul », prévient Christophe Eberlé, président de la société de conseil en actuariat Optimind Winter. Les assurés devront aussi se montrer patients. « Il y a un énorme effet d’inertie sur les rendements des portefeuilles d’assurance-vie. Les obligations qui sont rentrées en ce moment ne joueront que sur quatre mois cette année, donc leur impact sera extrêmement limité sur les taux servis au titre de 2013. Je maintiens donc mon hypothèse d’une rémunération moyenne tournant autour de 2,50 % à 2,60 % », explique le consultant Cyrille Chartier-Kastler, fondateur de Good Value for Money.

L. T., Les Echos