L’optimisme est de rigueur du côté des assureurs français. Comme l’indique une nouvelle enquête réalisée par OpinionWay pour le cabinet Optimind, ils apparaissent aujourd’hui plutôt rassurés sur leur capacité à être prêts, au moins a minima, le jour de l’entrée en vigueur des futures normes européennes de solvabilité du secteur – fixé pour l’instant au 1 er janvier 2014, mais qui pourrait encore être décalé.

Ils sont ainsi 91 % à penser l’être pour les aspects quantitatifs de la directive Solvabilité II (le pilier 1). Pour les piliers 2 (gouvernance des risques) et 3 (communication financière), environ 80 % des 63 organismes d’assurance interrogés ont également répondu par l’affirmative. C’est nettement plus qu’il y a un an. Pour Optimind, deux explications à cet optimisme grandissant : le décalage de la date d’application de Solvabilité II décidé entre-temps et « un pilotage projet de plus en plus structuré ».

Le pilier 1 en bonne voie

Même si les assureurs essayent d’obtenir des correctifs pour le traitement des opérations de long terme (rentes, retraites), les travaux sur le pilier 1 ont bien progressé. Ils sont aujourd’hui terminés chez 9 % des assureurs et en voie de finalisation pour presque 50 % d’entre eux. « Il reste en revanche toujours beaucoup de travail sur les piliers 2 et 3, et notamment sur la qualité des données et l’Orsa [le modèle de gestion des risques que devra développer chaque société, NDLR] », note Christophe Eberlé, le président d’Optimind. La majorité des assureurs (63 %) n’ont pas encore ouvert ce dernier chantier et seuls 5 % ont bouclé leur chantier qualité des données.

« Malgré le décalage de l’entrée en vigueur et le contexte économique et financier peu favorable », les assureurs continuent d’investir sur leurs projets Solvabilité II. Les budgets qui leur sont consacrés ont augmenté chez 48 % d’entre eux ou sont restés stables dans 20 % des cas, alors qu’ « ils auraient pu tout à fait se mettre dans une configuration minimaliste », relève Christophe Eberlé.

Le plus dur resterait cependant à venir. « L’enjeu maintenant va être l’appropriation de Solvabilité II par les équipes opérationnelles métiers, qui est encore jugée insuffisante aujourd’hui », estime Christophe Eberlé.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos