L’option choisie par Royal Bank of Scotland (RBS) est celle qui avait les faveurs du pronostic. La banque britannique, nationalisée après la crise de 2008, va finalement introduire en Bourse sa filiale d’assurance, Direct Line, pour se conformer aux exigences imposées par Bruxelles, qui avait donné son feu vert à son plan de sauvetage. Il lui avait été demandé de céder « le contrôle » du premier assureur automobile britannique avant la fin 2013 et son « entière participation »  avant la fin 2014. L’établissement détenu à 82 % par l’Etat avait envisagé un temps de vendre cette division, mais les discussions avec les fonds d’investissements intéressés par une reprise ont, semble-t-il, échoué sur le prix.

Il devrait s’agir là de l’une des plus grosses introductions à la Bourse de Londres ces dernières années. D’après les analystes, Direct Line pourrait être valorisée entre 2,5 milliards de livres et 3,5 milliards de livres (entre 3 et 4,3 milliards d’euros). Les  deux groupes n’ont donné que peu de détails vendredi sur l’opération, dont on ne connaît pas encore le calendrier.

Alors que le niveau précis de participation qui sera ouvert aux investisseurs n’a lui non plus pas été divulgué, RBS devrait procéder en trois étapes, en commençant par céder au moins 25% des actions Direct Line, comme l’exigent les règles boursières au Royaume-Uni.  Direct Line a, par ailleurs, précisé qu’  « aucune nouvelle action Direct Line ne sera émise ».

Rassurer les investisseurs

Hasard du calendrier, cette annonce est intervenue deux jours après que l’assureur allemand Talanx a renoncé, à la surprise générale, à son projet d’introduction en Bourse prévu pour cet automne. Le propriétaire du réassureur Hannover Re avait justifié sa décision par des divergences de vue trop importantes avec les investisseurs au sujet de sa valorisation lors de la campagne de préplacement. Mais « 80 % de son activité est de l’assurance-vie et de la réassurance. Ce n’est pas le même marché ! », s’est empressé de nuancer Paul Geddes, directeur général de Direct Line. Il n’empêche, le fait que RBS « est forcé de vendre » et que le marché britannique de l’assurance automobile est « mature et cyclique » pourraient abaisser la valorisation de Direct Line, estime un analyste d’Oriel Securities cité par l’agence Bloomberg.

Direct Line fait en tout cas tout son possible pour rassurer les investisseurs. Début septembre, il avait opportunément annoncé vouloir supprimer 891 emplois dans le cadre de « la première phase » d’un plan d’économies devant lui permettre d’économiser 100 millions de livres par an d’ici à 2014. Après avoir réalisé un résultat opérationnel de 224 millions de livres au premier semestre, la filiale de RBS fait également miroiter la promesse d’être encore plus profitable une fois qu’il sera coté. Enfin, elle a indiqué vendredi qu’elle versera au deuxième trimestre 2013 un dividende pour l’ensemble de l’exercice 2012 qui devrait représenter entre 50 % et 60% de son bénéfice avant impôts.

L. T.