Un an d’assurance gratuite ! Pour attirer l’attention sur les dangers à rouler sans assurance, le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) propose cette année un jeu-concours aux lots attractifs à l’occasion du Salon de l’automobile. Très difficile à mesurer précisément, ce phénomène a pris des proportions inquiétantes ces dernières années, selon cet organisme chargé d’indemniser les victimes d’accidents de la route causé par un conducteur non assuré. Entre 1 et 2 % de conducteurs ne seraient pas assurés, soit entre 370.000 et 740.000 véhicules. Dans la majorité des cas (60 %), ce sont des jeunes.

En 2011, le FGAO a reçu 25.886 dossiers, contre 21.000 l’année précédente, pour une charge de 78 millions d’euros. Mais ce qui l’inquiète le plus, c’est que les accidents corporels n’ont diminué que de 5,5 % pour le Fonds alors que la Sécurité routière a enregistré un recul global des accidents corporels nettement plus fort, de 13,5 %, entre les périodes 2006-2008 et 2009-2011. Ce qui, conclut le FGAO, « tend à montrer une augmentation sensible des conducteurs non assurés ces dernières années ».

Non-paiement de la cotisation

S’ils ne représentent qu’un petit nombre de dossiers (un peu plus de 2.900), les cas de non-garantie par l’assureur sont eux aussi en nette hausse. A 51 %, il s’agit de conducteurs qui n’ont pas payé leur cotisation. « Depuis deux ans, de plus en plus d’assurés retardent le paiement de leur prime. Dans un contexte de crise économique, certains conducteurs peuvent donc être tentés de sacrifier l’assurance automobile au détriment de leur sécurité et de leurs propres intérêts », s’alarme François Werner, le directeur général du FGAO, qui avait transmis en avril 2011 un rapport sur la non-assurance au ministère de l’Economie (lire ci-dessous).

Autre enseignement, les conducteurs non assurés peuvent toujours se classer en deux catégories. D’un côté, des personnes qui n’ont jamais été assurées et qui accumulent les infractions, « et pour lesquelles seule la répression peut agir », selon le Fonds. De l’autre, des conducteurs qui « pour des raisons diverses ont sciemment ou non négligé l’assurance automobile » et qui doivent, eux, être visés par des campagnes de prévention.