Alors que les prix des complémentaires santé vont à nouveau flamber en 2012, l’UFC-Que Choisir s’inquiète plus particulièrement pour les seniors (plus de 60 ans). En 2011, ils ont déjà vu leurs cotisations augmenter de 11,8 % en moyenne à garanties égales, selon l’association de consommateurs, qui a analysé 335 contrats. Les majorations ont été les plus fortes pour les 70-79 ans (+ 13,2 %), souligne-t-elle dans une étude présentée hier. Au total, les cotisations acquittées par les seniors – en moyenne 90 euros par mois et par assuré -sont jugées aujourd’hui « écrasantes ».

Les 60 ans et plus consacrent 5,8 % de leurs revenus à l’acquisition d’une complémentaire, soit 2,5 fois plus que la moyenne des Français. Et « le plus inquiétant reste à venir », s’alarme l’UFC-Que Choisir, qui s’est livré à plusieurs petits calculs. En l’absence de nouveaux transferts de charges vers les organismes d’assurance complémentaire, le taux d’acquisition d’une complémentaire pour un senior représenterait ainsi 8,9 % de ses revenus en 2020. Si la tendance au désengagement de l’assurance-maladie se poursuivait au rythme observé depuis 2004, l’effort demandé dépasserait les 10 %, estime l’étude. Autrement dit, un retraité qui paie aujourd’hui 90 euros par mois devrait débourser 167 euros par mois dans le premier scénario et 189 euros par mois dans la seconde hypothèse.

Point de rupture

Une perspective qui fait aujourd’hui craindre à l’UFC-Que Choisir que certains assurés soient contraints de renoncer purement et simplement à leur complémentaire santé ou fassent une croix sur certaines garanties. Or, rappelle-t-elle, « la possession d’une assurance complémentaire santé s’est imposée comme une nécessité pour permettre à tous un accès à des soins de qualité, pour un reste à charge atténué ». Le chiffon rouge est également agité par certains membres du monde mutualiste. Bref, le point de rupture se rapproche.

Pour limiter la casse, l’UFC-Que Choisir réclame une revalorisation de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS) pour les plus de 50 ans. Selon elle, l’ACS devrait être portée à 450 euros pour les personnes âgées de 50 à 59 ans et à 600 euros pour les 60 ans et plus. « Cette mesure est finançable sans prélèvement supplémentaire, à partir de l’excédent budgétaire du fonds CMU », affirme-t-elle. Le gouvernement a promis une amélioration de l’ACS dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2012