Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour Groupama. Après Standard & Poor’s vendredi, c’est Fitch Ratings qui a abaissé hier sa notation. L’assureur est désormais classé BBB, contre A-auparavant, pour sa note de solidité financière, et BBB-, contre BBB+, pour sa note de dette à long terme. Fitch maintient par ailleurs une perspective négative.

Cette décision reflète « la détérioration » de la situation de fonds propres de Groupama en liaison avec la baisse des marchés boursiers, estime Fitch. A fin juin, l’assureur affichait une marge de solvabilité de 130 % (117 % sur les seuls fonds propres durs). Comme le souligne l’agence, il est toujours très exposé « à des classes d’actifs volatils ». Au 30 juin, il avait ainsi 15 % d’actions en portefeuille, dont de très grosses participations dans Société Générale et Veolia Environnement, deux titres qui ont beaucoup baissé cet été. Pour Fitch, son « plus grand défi » sera de réduire son exposition aux actions et aux obligations des pays d’Europe du Sud.

300 millions d’économies

Groupama a indiqué qu’il prendrait des couvertures sur certains actifs financiers et des traités de réassurance sur les provisions, et surtout qu’il essayerait d’économiser 300 millions d’euros sur les deux prochaines années. Autant de mesures qui « devraient faire revenir progressivement notre marge de solvabilité à 150 % », a plaidé Jean Azéma, son directeur général (« Les Echos » du 26 septembre).

Un redressement de la marge de solvabilité pourrait inciter Fitch à lever sa perspective négative. A contrario, une nouvelle dégradation du profil financier ou l’incapacité à atteindre une « performance solide et durable en assurance non vie (un ratio combiné d’environ 100 %) et en vie (une marge sur affaires nouvelles d’environ 1 %) » pourraient déboucher sur une nouvelle dégradation, prévient l’agence.