Covéa (GMF, MMA, MAAF) devrait bientôt ajouter une corde de plus à son arc en Grande-Bretagne. Après avoir racheté en avril l’assureur automobile britannique Provident Insurance, le groupe mutualiste français planche maintenant sur le lancement d’un comparateur. Il prendra sa décision finale d’ici à la fin de l’année, mais le projet semble bien parti. En cas de feu vert, le comparateur, qui sera basé au pays de Galles, sera opérationnel début 2012. Covéa est en outre déjà présent outre-Manche via sa filiale MMA Insurance et le courtier Swinton.

« Nous sommes à la fois assureur et distributeur. Cela ferait donc du sens d’avoir un comparateur, sachant que près de 70 % des affaires nouvelles en assurance de particuliers sont réalisées par ce biais », explique Christophe Bardet, le codirecteur des activités de MMA en Angleterre. Avec cette opération, il pourrait également s’offrir un poste d’observation sans équivalent sur le marché de l’assurance-automobile et habitation.

Mouvement inverse en France

L’assureur français n’a en tout cas pas l’intention de faire de la figuration. « Si nous y allons, c’est pour faire partie des leaders. Il y a aujourd’hui 4 grands acteurs, mais les études de marché montrent qu’il y a de la place pour d’autres », affirme Christophe Bardet, qui avance un objectif de 20 à 30 % de part de marché. Le numéro un, Confused.com, qui appartient à l’assureur britannique Admiral Group, revendique 24 % de part de marché pour un chiffre d’affaires de 40 millions de livres (45 millions d’euros) au premier semestre.

Pour tenter de se frayer une place sur un marché de plus en plus concurrentiel, Covéa veut se donner les moyens de ses ambitions. Il s’est ainsi offert les services d’un grand nom du secteur, Debra Williams, qui a dirigé Confused.com et Tesco Compare. Si le projet se concrétise, il est prêt à « investir plusieurs dizaines de millions de livres » en dépenses publicitaires, le prix à payer pour se mettre au niveau des principaux « agrégateurs », qui dépenseraient chacun autour de 30 millions de livres par an. « En Angleterre, les comparateurs ont pris une telle importance que ce sont eux qui communiquent, et non les assureurs »,rappelle Christophe Bardet.

En France, Covéa cherche au contraire à se séparer d’Assurland, son comparateur (28 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, 80 % de part de marché). Alors qu’il espérait pouvoir boucler la vente durant l’été, il indique n’avoir toujours pas reçu d’offre satisfaisante.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos