Le séisme de magnitude 6,3 qui a touché Christchurch, deuxième ville de Nouvelle Zélande en février 2011 a modifié le programme d’assurance de la Coupe du monde de rugby. Sept matchs qui devaient s’y dérouler ont dû être déplacés. Les primes d’assurance de l’organisateur de la compétition ont été revues compte tenu du risque de répliques. « « Le coût de l’assurance a augmenté. Certains assureurs ont pu essayer de sortir du programme, considérant qu’il y a eu une aggravation du risque », précise Cédric Thévenot, directeur du pôle sports et événements chez Gras Savoye, qui a participé au programme d’assurance de la Coupe du Monde de rugby précédente en 2007.

En amont de l’événement, les assureurs proposent aux organisateurs une cartographie des risques, avec leur probabilité de survenance et leurs conséquences financières. L’International Rugby Board (IRB), fédération internationale, doit se couvrir contre l’annulation totale de l’événement. « C’est le seul contrat dont l’IRB a besoin, mais il coûte cher. Car il doit couvrir la perte de recettes de tous les droits qu’ils pensaient pouvoir toucher (droits télévisés, des produits dérivés, des recettes de sponsoring et de billetterie). L’assiette de primes peut donc aller jusqu’à plusieurs milliards d’euros », explique Cédric Thévenot. Un programme lourd, porté par plusieurs assureurs et réassureurs.

Fraude

Le comité national organisateur doit lui aussi s’assurer. Il souscrit un contrat de dommages aux biens pour couvrir les stades et une police en responsabilité civile, pour la protection des bénévoles et celles des sportifs. L’organisateur est en effet responsable des sportifs pendant leurs trajets et sur les lieux mis à leur disposition. Mais lorsqu’ils disputent un match, ils sont sous la responsabilité de leur club ou de leur fédération nationale.

L’organisateur peut aussi souscrire une garantie pour couvrir toutes les personnes munies d’un billet en cas d’accidents liés aux mouvements de foule ou à des effondrements de tribune par exemple. « Le comité d’organisation néo-zélandais va dépenser environ 300 millions d’euros pour monter l’événement », ajoute Cédric Thévenot. Du coup, pour l’organisateur, le véritable risque est de ne pas vendre assez de billets pour couvrir cette somme, c’est pourquoi il s’assure contre cette éventualité. L’autre risque de taille est celui de la fraude à la billetterie. « Cela nécessite de disposer d’un serveur unique et de gros moyens de protection contre la fraude. Si la base de données des billets vendus disparaît par exemple… », signale Cédric Thévenot. Laura Fort