Bonne nouvelle pour les parents : dans un budget de rentrée scolaire en nette hausse (+ 6,8 % selon Familles de France), le prix de l’assurance scolaire reste sage. « La tendance est à la stabilité des tarifs », observe Edgard Mathias, président national de la MAE. Le spécialiste de l’assurance scolaire n’augmentera d’ailleurs pas le prix de ses contrats cette année (de 9,90 à 33 euros selon les garanties)« pour tenir compte des difficultés économiques croissantes des familles ». « La concurrence est toujours vive et porte essentiellement sur les tarifs », renchérit Jean-Marie Vallaud, responsable des offres habitation chez Maaf.

Comme au cours des années précédentes, la grande distribution reste à l’offensive. Casino propose pour la rentrée une assurance scolaire pour 1 euro à partir de 20 euros d’achats dans les rayons de fournitures scolaires payés avec la carte de crédit du magasin. De son côté, La Redoute offre un an d’assurance scolaire gratuite aux porteurs de la carte de crédit de l’enseigne pour une commande d’au moins 89 euros. En revanche, Carrefour, qui avait mené l’offensive avec une offre gratuite en 2009 et en 2010, a abandonné la gratuité et propose désormais un contrat à 15 euros. En juillet, la MAE avait pourtant été déboutée dans la deuxième procédure engagée contre le distributeur pour concurrence déloyale. Quant aux assureurs généralistes, leurs offres sont généralement liées à la multirisque habitation, à 1 euro pour Allianz par exemple ou gratuite la première année chez Maaf. « Notre portefeuille d’assurance scolaire est majoritairement constitué de clients habitation, c’est un produit de fidélisation  », souligne Jean-Marie Vallaud.

Médecine douce remboursée

Sans bouleverser le marché, ces offensives conduisent à une poursuite de l’érosion de la part de marché du leader. La MAE, seul acteur spécifique, compte près de 3 millions d’enfants assurés sur plus de 12 millions d’écoliers. « Les ménages ont tendance à regrouper leurs contrats d’assurance, quitte parfois à réduire les garanties en matière d’assurance scolaire », observe Edgard Mathias, qui constate cette année un ralentissement de l’effritement du nombre d’adhérents de la MAE (entre – 3 % et – 4 %). Au total, les primes acquises ont atteint 73,8 millions d’euros pour 43 millions d’indemnités sur l’exercice 2009-2010.

Sur ce marché mature, les innovations restent rares. Une nouveauté cependant : la MAE prévoit une garantie supplémentaire. En cas d’accident, les frais de médecine douce (homéopathie, ostéopathie, acupuncture, chiropraxie et étiopathie) sont remboursés, à concurrence de 5 consultations de 40 euros chacune. Les sinistres sont le plus souvent de petite taille. A la MAE, qui intervient sans franchise, environ un quart des sinistres sont inférieurs à 77 euros et 66 % n’excèdent pas 229 euros. Le montant de la franchise, imposée par certains contrats, doit donc être examiné attentivement.

CAROLINE LECHANTRE, Les Echos