LAURENT THÉVENIN

L’ASSUREUR A DÉGAGÉ UN RÉSULTAT NET EN HAUSSE DE 6 % AU PREMIER SEMESTRE, À 657 MILLIONS D’EUROS. IL POURSUIT LA RÉORIENTATION DE L’ÉPARGNE VERS LES UNITÉS DE COMPTE.
Horizon inchangé pour CNP Assurances. Le premier assureur de personnes en France a signalé lundi, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels, la reconduction tacite pour deux ans, jusqu’au 31 décembre 2019, du pacte d’actionnaires entre l’Etat, la Caisse des Dépôts, La Banque Postale, le groupe BPCE et Sopassure. Celui-ci arrivait à échéance au 31 décembre 2017. Cette annonce intervient alors que le groupe fait état d’un résultat net en progression de 6 % au premier semestre, à 657 millions d’euros.

La compagnie a pu compter sur « une performance opérationnelle satisfaisante », selon Frédéric Lavenir, son directeur général. Son résultat brut d’exploitation (RBE) ressort en hausse de 15,4 %, avec, notamment, une « évolution maîtrisée des frais de gestion ». De quoi conforter la compagnie dans son objectif d’une croissance annuelle organique moyenne du RBE d’au moins 5 % par an sur la période 2017-2018, à partir du niveau atteint à fin 2016.

CNP Assurances tire, en particulier, les bénéfices de la réorientation progressive de son modèle d’affaires face à l’environnement de taux bas. En France, la collecte nette d’assurance-vie (la différence entre les cotisations encaissées et les prestations payées aux épargnants) continue ainsi « d’évoluer dans le sens souhaité ». Au premier semestre, elle a été négative (-4,6 milliards d’euros) sur les contrats en euros qui offrent la garantie du capital et qui demandent donc de mobiliser beaucoup de fonds propres. Elle a en revanche été positive de 1,3 milliard d’euros sur les supports en unités de compte, qui sont plus intéressants à vendre pour les assureurs. « Nos encours en euros commencent à baisser », ajoute Frédéric Lavenir.

Ce mouvement se double d’une progression de 7,6 % du chiffre d’affaires en prévoyance-protection en France. Un terrain sur lequel CNP Assurances va pouvoir attaquer un nouveau marché, puisqu’il vient d’être référencé par le ministère de l’Education nationale pour la couverture santé-prévoyance de ses agents et retraités. « Il est encore trop tôt pour donner des objectifs », affirme Frédéric Lavenir, alors que la MGEN et Intériale, en partenariat avec AXA, ont également été retenus. Dans le reste de l’Europe, la dynamique est la même pour CNP Assurances, avec un « coup de frein assez fort sur les produits euros » et une progression de 9,4 % en prévoyance-protection.

Epargne-retraite
Au total, l’assureur a vu – « sans surprise », avance Frédéric Lavenir – son chiffre d’affaires baisser de 5,2 % au premier trimestre, à 16,37 milliards d’euros. Ce qui tient à la reprise par Natixis Assurances des nouvelles souscriptions de contrats épargne-retraite vendus aux guichets des Caisses d’Epargne.

CNP Assurances a pu toutefois compter sur la bonne tenue du Brésil, son premier marché hors de l’Hexagone (+62,5 %, à 2,5 milliards d’euros). Revenant sur les annonces faites en juin sur des discussions avec son partenaire local Caixa Seguridade pour la prolongation de l’accord de distribution au-delà de l’échéance de 2021, puis de leur interruption, Antoine Lissowski, directeur général adjoint du groupe, a affirmé que cela « n’a eu aucune incidence » sur l’activité dans le pays. « Nous avons été amenés à l’évoquer pour des raisons réglementaires », explique-t-il.
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