Avec la persistance de taux d’intérêt très bas et la nécessité pour les assureurs-vie de s’y adapter au mieux, le souvenir des graves difficultés arrivées aux compagnies japonaises à la fin des années 1990 et au début des années 2000 est dans toutes les têtes. Entre 1997 et 2001, pas moins de sept assureurs-vie avaient fait faillite dans l’Archipel.
« Dans les années 1990, l’effondrement des marchés boursiers a eu un impact très négatif sur les rendements des actions et obligations des assureurs-vie japonais qui ont tardé à réagir », rappelait l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) dans une étude parue en 2014. Ceux-ci se sont en fait vite mis dans une situation impossible. Car, comme l’écrit l’ACPR, la crise des assureurs-vie japonais avait été« liée à une surévaluation des taux garantis sur les contrats au regard du rendement de l’actif : alors que les rendements de leurs actifs diminuaient, les organismes, encouragés par les pouvoirs publics, continuaient d’offrir des rémunérations élevées pour contenir la chute des nouvelles souscriptions ».
Spirale infernale
Une véritable spirale infernale, donc, qui mettra à mal leur capacité à servir leurs engagements vis-à-vis des épargnants et leur solvabilité.Nissan Mutual Life sera la première compagnie à tomber, en avril 1997. L’hécatombe ne s’arrêtera que quatre ans plus tard avec la faillite deTokyo Mutual Life. Les mesures prises par les pouvoirs publics (modification des contrats à taux garantis élevés, création d’un fonds mutualiste avec la garantie de l’Etat pour protéger les épargnants de la faillite d’un établissement, renforcement de la supervision) permettront d’arrêter cette série noire et de remettre le secteur à flot.
Le géant français de l’assuranceAXA, qui avait racheté fin 1999 la compagnieNippon Dantai, alors en prise à des difficultés, mettra plusieurs années à apurer la situation
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