Avec la persistance de taux ultra-bas, la donne a changé du tout au tout pour les assureurs. S’ils réalisaient autrefois une bonne partie de leurs résultats grâce à leurs placements financiers, ils ont dû faire une croix dessus.« Alors que la plupart d’entre eux sont en train d’étudier des changements dans leur mix d’investissements, les allocations d’actifs stratégiques sont restées dans l’ensemble largement stables au cours des cinq dernières années », constate toutefois l’agence Standard & Poor’s, en se penchant sur les quelque 40 groupes d’assurance et de réassurance basés en Europe de l’ouest qu’elle note.
Ceux-ci sont d’abord investis en obligations, qui représentent en moyenne 74 % de leurs portefeuilles d’actifs, une proportion inchangée ces cinq dernières années, indique S&P dans un rapport publié mercredi. Leur exposition aux actions tourne autour de 6 % en moyenne. Ils ont aussi 5,7 % d’immobilier ou 6,8 % de liquidités et dépôts bancaires.
Pour les années à venir, S&P s’attend à ce que les changements dans les allocations d’actifs soient« graduels et limités ».« Les assureurs n’ont pas beaucoup de place pour augmenter de manière substantielle les actifs risqués », souligne l’agence. Les nouvelles normes prudentielles de Solvabilité II n’encouragent en effet pas à investir en actions.
Dans ce contexte, les assureurs doivent être plus performants sur leur coeur de métier. D’où, par exemple, le choix fait par beaucoup d’entre eux de lever le pied sur certaines activités (comme l’assurance-vie en euros) et d’accélérer sur l’assurance-dommages ou la prévoyance.« Nous pensons que la plupart des assureurs en Europe vont continuer à agir sur la structure de leurs produits et sur les tarifs », à « fermer certains portefeuilles ou à externaliser plus de risques », anticipe S&P. Pour autant,« il nous semble exagéré de parler d’une transformation soudaine des “business models” », affirme l’agence.
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