C’est un bilan très contrasté qui ressort du traditionnel point fait à mi-année par Swiss Re sur les catastrophes. Sur le plan humain, les chiffres sont effroyables. Quelque 18.000 personnes ont laissé la vie dans les catastrophes naturelles ou d’origine humaine survenues lors des six premiers mois de l’année, dont 9.000 morts dans les tremblements de terre au Népal.

Sur le plan économique, le premier semestre a en revanche été plutôt bénin, d’après les estimations préliminaires publiées mardi par le deuxième réassureur mondial. Le coût total des catastrophes naturelles ou d’origine humaine (sinistres industriels, accidents d’avion, etc.) s’est élevé à 37,4 milliards de dollars (33,87 milliards d’euros). C’est nettement moins que sur la même période de 2014 (59 milliards de dollars) et que la moyenne pour le premier semestre sur les dix dernières années (107 milliards).

Les pertes économiques liées aux seules catastrophes naturelles ont atteint 33 milliards de dollars, selon Swiss Re. Ce montant est proche des chiffres avancés le mois dernier par son grand concurrent allemand Munich Ré (35 milliards de dollars). Quant aux sinistres causés par l’homme, ils ont entraîné 4,4 milliards de dollars de pertes.

45 % des dommages couverts

Comme depuis 2012, les assureurs et leurs réassureurs s’en sortent relativement bien. S’ils vont couvrir près de 45 % des dommages totaux, soit 16,5 milliards de dollars, ils font face à des pertes assurées encore moindres qu’au premier semestre 2014 (23,6 milliards de dollars). Ce sont principalement des tempêtes aux Etats-Unis (2,4 milliards de dollars pour la plus onéreuse) et la tempête hivernale Niklas en Allemagne (1,4 milliard de dollars) qui leur ont coûté le plus cher.

 

Le Népal ne les affecte en revanche quasiment pas, avec un coût pour le secteur estimé pour l’instant à 160 millions de dollars. Alors que les dégâts totaux causés par ces tremblements de terre sont évalués à plus de 5 milliards de dollars. « Ces événements tragiques rappellent l’utilité de l’assurance », commente Kurt Karl, le chef économiste de Swiss Re.

Très bas depuis plusieurs années, le coût des catastrophes naturelles a entretenu une baisse des tarifs de la réassurance. Et, à un mois des premières discussions sur les programmes 2016 à Monte-Carlo, l’environnement actuel de « cat nat » maintient la pression sur les prix. 

Laurent Thévenin, Les Echos