Première moitié d’année sans tache pour AXA. L’assureur français a fait état mardi de ses meilleurs chiffres d’affaires (54,52 milliards d’euros) et résultat opérationnel (3,1 milliards d’euros) sur un semestre. Son résultat net ressort, lui, en hausse de 2 %, à 3,08 milliards d’euros, sur les six premiers mois de 2015.

Alors qu’AXA réalise plus de 40 % de son chiffre d’affaires dans des devises autres que l’euro, ses comptes ont largement bénéficié de la baisse de la monnaie unique. Cela a permis à son chiffre d’affaires d’afficher une progression de 10 %. Hors effet de change, la hausse n’est que de 2 %. Mais au-delà, souligne Henri de Castries, le PDG d’AXA, « il y a la construction d’une croissance solide parce qu’elle s’appuie aussi bien sur les marchés mûrs que sur les marchés émergents, et parce qu’elle repose aussi bien sur des affaires faites de manière traditionnelle que sur des affaires progressivement faites en utilisant les nouvelles technologies ».

En vie, épargne, retraite (+ 10 %, à 31,92 milliards d’euros de chiffre d’affaires), l’assureur a poursuivi la réorientation de ses activités vers des produits à marges intéressantes. Il a ainsi fait progresser ses ventes en unités de compte de 8 % – et même de 35 % en France – au détriment du fonds général (- 8 %). Ses affaires nouvelles en prévoyance et santé ont, elles, augmenté de 2 %, mais de 11 % en France. Dans l’Hexagone, AXA s’estime bien positionné pour profiter de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise (ANI) au 1er janvier 2016. « L’ANI est un marché d’avenir pour nous. Le fait d’être le principal assureur dommages des petites et moyennes entreprises et industries nous offre en effet un gisement de croissance important », explique aux « Echos » Henri de Castries (lire ci-dessous).

Réservoirs de croissance

 

En dommages, le chiffre d’affaires total d’AXA a progressé de 8 %, à 18,18 milliards d’euros. La croissance est venue notamment des marchés émergents (+ 20 %) et de l’assurance directe (+ 16 %). Dans les pays matures, toutefois, le groupe a pu compter sur une croissance de 5 % (+ 1 % en France). Les hausses tarifaires ont soutenu le chiffre d’affaires. Avec des catastrophes naturelles moins coûteuses qu’en 2014, le ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’est par ailleurs amélioré, tombant de 95,8 % à 95,1 %. Au global, AXA dit pouvoir compter sur « des réservoirs de croissance ». Dans un secteur actuellement marqué par un fort mouvement de consolidation, le groupe français explique ne « pas avoir besoin de faire des opérations de croissance massives ». « Ce que nous faisons de façon régulière, en revanche, ce sont des opérations ciblées et nous entendons bien continuer à le faire », précise Henri de Castries, citant les récentes acquisitions réalisées au Royaume-Uni, au Brésil et en Egypte.

Avec un ratio d’endettement de 23 %, dans le bas de la fourchette visée dans son plan stratégique, AXA indique « disposer d’une vraie flexibilité financière ». Au 30 juin, ses fonds propres atteignaient 66,9 milliards d’euros (+ 3 %). 

Laurent Thévenin, Les Echos