Il aura fallu du temps. Mais CNP Assurances et BPCE ont enfin trouvé un terrain d’entente sur le contour de leurs relations commerciales au-delà de l’échéance du 31 décembre 2015. Après une accélération des discussions ces derniers temps, les deux groupes ont annoncé jeudi après Bourse les principes d’un projet « de partenariat renouvelé ». Il leur reste à le décliner dans un protocole d’accord, avec l’objectif d’aboutir définitivement d’ici à la fin de l’année.

Alors que BPCE fera fabriquer par sa filiale Natixis Assurances les nouveaux contrats d’assurance-vie vendus par les Caisses d’Epargne à partir de 2016, le stock des contrats souscrits jusqu’à fin 2015 sera, lui, géré par CNP Assurances. Il est aussi prévu que Natixis Assurances réassure en quote-part 10 % des encours de ce portefeuille. Une manière d’aligner les intérêts des deux parties, qui se retrouveront de facto en concurrence aux guichets de l’Ecureuil.

Les deux groupes sont tombés d’accord sur un partenariat en assurance des emprunteurs collective sur l’ensemble des réseaux de BPCE, c’est-à-dire non seulement les Caisses d’Epargne, mais aussi les Banques Populaires et le Crédit Foncier. Il se ferait dans le cadre d’un accord de coassurance à hauteur de 66 % pour la CNP et de 34 % pour Natixis Assurances. Ces nouvelles relations porteront aussi sur la prévoyance collective pour la couverture des besoins des salariés des clientèles professionnelles et entreprises du groupe BPCE. Enfin, en prévoyance individuelle, le groupe bancaire fera appel à CNP Assurances sur les produits de dépendance et de garantie du locataire.

Chacun de leur côté, les deux groupes faisaient valoir que ce partenariat renouvelé s’inscrivait pleinement dans leurs orientations stratégiques respectives. « C’est un accord très positif pour les deux parties. Je suis confiant dans la capacité de CNP Assurances à créer de la valeur », affirme aux « Echos » François Pérol, le président du directoire de BPCE. Présent à hauteur de 18 % au capital de CNP Assurances, le groupe bancaire a réaffirmé sa volonté « de rester un actionnaire stable » du premier assureur-vie français. Ce dernier entend maintenant engager « rapidement » des discussions avec La Banque Postale, son autre grand réseau de distribution avec lequel les accords commerciaux actuels courent aussi jusqu’à fin 2015.