L’assureur américain AIG vient d’en finir avec un long et fastidieux litige juridique. Il a accepté de verser 960 millions de dollars à un groupe d’investisseurs qui l’accusaient de les avoir trompés sur sa santé financière, avant son effondrement, au plus fort de la crise de 2008. L’accord met fin à huit actions en nom collectif engagées devant divers tribunaux américains. Parmi les plaignants figurait le puissant fonds de pension de l’Etat du Michigan. La plupart d’entre eux avaient investi soit dans des actions de l’assureur, soit dans des obligations. Ils ont perdu beaucoup d’argent. Au bord d’une faillite aux conséquences potentielles dramatiques, AIG a été, in fine, secouru par l’Etat fédéral, qui lui a accordé des aides de 182 milliards de dollars, toutes remboursées depuis.

AIG, qui avait de son côté attaqué en justice Bank of America pour l’avoir engagé à investir dans des prêts hypothécaires toxiques entre 2005 et 2007, a reçu de la banque 650 millions de dollars d’indemnisation, qui ont été enregistrés dans les comptes du deuxième trimestre, publiés lundi soir.

Autre recette exceptionnelle : le produit de la cession en mai d’ILFC, l’activité de location d’avions, qui comptait une flotte d’une centaine d’appareils. Le néerlandais AerCap l’a acheté pour 7,6 milliards de dollars, permettant à AIG de dégager une plus-value de 1,4 milliard de dollars. L’assureur a annoncé pour le deuxième trimestre un bénéfice net de 3,07 milliards de dollars, en hausse de 12,5 % sur un an, supérieur aux attentes des analystes. Le ratio des frais de gestion et des coûts des sinistres sur le total des primes encaissées a reculé de 3,8 points pour tomber à 98,8 points.

La facture des catastrophes naturelles a été beaucoup moins élevée cette année. Le nouveau patron, Peter Hancock, a indiqué hier qu’ « il n’y aura pas de changement brusque de stratégie ». Il doit officiellement remplacer Robert Benmosche le 1er septembre. Et compte donc poursuivre le recentrage de la compagnie sur son métier de base, l’assurance. Il ne devrait pas nommer de remplaçant à son ancien poste de patron de la division d’assurance-dommages. 

Karl De Meyer, Les Echos
Bureau de New York