Le patron de Munich Ré, Nikolaus von Bomhard, a prévenu hier à l’occasion de la publication de ses résultats : « A la différence du premier trimestre 2013, le deuxième trimestre a été pénalisé par des dommages importants. » Le leader mondial de la réassurance a surtout été affecté par les inondations qui ont frappé l’Allemagne et ses voisins d’Europe centrale en juin. Au total, elles vont représenter des dommages de plus de 12 milliards d’euros, dont 3 milliards seulement sont assurés. L’impact pour le réassureur, également exposé à travers sa filiale d’assurance directe Ergo, représente 230 millions d’euros.

Nikolaus von Bomhard a aussi évoqué les faibles taux d’intérêt qui compliquent la vie des assureurs désireux de faire fructifier les primes versées par leurs clients. Du coup, le groupe a enregistré un bénéfice net en repli de 34,5 %, à 529 millions d’euros, sur la période allant d’avril à juin.

L’horizon ne se dégage pas pour autant complètement. Le naufrage du « Costa Concordia », dont le procès du capitaine a repris en juillet, va notamment coûter plus cher que prévu aux assureurs. Munich Ré a évoqué un coût global de 1,1 milliard de dollars (850 millions d’euros) pour l’accident du paquebot qui s’est échoué au large de la Toscane en janvier 2012 et a provoqué la mort de 32 personnes, dont six Français. Jusqu’alors, les estimations, notamment celles des Lloyd’s, oscillaient entre 600 et 800 millions de dollars. La facture pour le groupe allemand, qui fait partie du pool d’assureurs, passera ainsi de 80 à 100 millions d’euros, à condition toutefois que « les dommages restent à leur niveau actuel », a indiqué Torsten Jeworrek, membre du directoire. Consolation pour le géant munichois : les prix des assurances maritimes ont nettement augmenté depuis l’accident.

Le groupe a néanmoins maintenu son objectif de résultat proche de 3 milliards d’euros pour l’ensemble de l’exercice. L’action a reculé hier de 5,4 % à la Bourse de Francfort.

Thibaut Madelin, Les Echos
Correspondant à Berlin