Plutôt que de prolonger un suspense peu mobilisateur, AXA a profité de la publication de ses résultats semestriels pour annoncer le maintien jusqu’en 2018 de l’équipe à l’origine de ses performances : le conseil d’administration de l’assureur a décidé de proposer à l’assemblée générale d’avril 2014 le renouvellement pour quatre années supplémentaires du mandat de son PDG, Henri de Castries. Les administrateur d’AXA ont voté en faveur de la reconduction de Denis Duverne, directeur général délégué, et de Norbert Dentressangle, vice-président du conseil. Cette décision est apparue logique, quand le deuxième assureur européen affiche au premier semestre un bilan flatteur (le titre a pris 2,21 % vendredi).

Le groupe a certes vu son résultat net reculer de 1 % en un an, à 2,47 milliards d’euros, à périmètre et taux de change constants. Mais cette baisse résulte de l’impact négatif de 228 millions d’euros d’instruments de couverture contre la remontée des taux. Les investisseurs ont été plus sensibles aux performances des métiers d’AXA.

Le groupe a dégagé un résultat opérationnel en hausse de 16 %, à 2,58 milliards d’euros, tiré par la croissance de 4 % sur an de son chiffre d’affaires ( 50 milliards d’euros au 30 juin). « Ce semestre montre que nous sommes capables de conjuguer croissance et performance, s’est félicité Henri de Castries. Dans l’ensemble de nos activités et sur l’ensemble des géographies sur lesquelles nous sommes présents, nous sommes capables de concilier les deux. »

Tous les métiers d’AXA ont participé à cette progression, la gestion d’actifs en tête, avec un revenu en hausse de 12 % sur un an, à 1,74 milliard d’euros, pour 922 milliards d’euros d’actifs sous gestion, en progression de 12 milliards d’euros. La croissance des activités vie, épargne, retraite atteint 5 %, avec une marge sur affaires nouvelles en hausse de 4 points, à 33 %. Le chiffre d’affaires de l’assurance-dommages a progressé de 2 %, avec un ratio combiné (coût des sinistres et frais généraux rapportés aux primes collectées) en amélioration de 1,1 point, à 97,5 %. Après l’achat en avril de 50 % du chinois Tian Ping, le groupe français a continué de recueillir les fruits de son expansion dans les pays émergents, où il affiche des taux de croissance à deux chiffres de ses revenus en assurance-vie et dommages.

« Avec les chiffres que nous annonçons, nous sommes vraiment dans la partie haute, ce qui nous permet d’être confiant sur l’exécution de notre plan stratégique Ambition AXA », conclut Henri de Castries. Ce plan vise une croissance annuelle du résultat opérationnel de 5 % à 10 % et une rentabilité des capitaux de 13 % à 15 %, contre 16,5 % au premier semestre.

De quoi alimenter l’appétit d’acquisitions d’AXA qui confirme son intérêt pour les pays émergents en priorité, mais n’exclut pas de son spectre les pays développés.

Ninon Renaud