Le premier semestre restera marqué par les inondations en Allemagne et en République tchèque, qui ont causé la mort de 22 personnes en juin dernier. Le spectaculaire débordement de l’Elbe a en effet coûté 4 milliards de dollars aux assureurs, selon les premières estimations de Swiss Re publiées hier, soit plus que celui qui avait eu lieu onze ans plus tôt dans la même région (2,9 milliards).
Au global, les inondations ont été à l’origine de 8 milliards de dollars de demandes d’indemnisation au premier semestre, avec notamment celles survenues en Alberta au Canada, également en juin (2 milliards de dollars), et en Australie en janvier (1 milliard).
Aucune région à l’abri
A moins qu’un ouragan ou un séisme très violent provoque un nouveau désastre d’ici la fin de l’année, ce sont donc les inondations qui coûteront le plus cher aux assureurs en 2013. « Les inondations continuent de faire des ravages dans toutes les régions du monde. Aucune n’est à l’abri de cette toujours plus forte menace (…) Comme nous ne pouvons pas éviter de futures inondations, nous pensons que les actions préventives peuvent être prises pour minimiser l’impact global d’événements climatiques extrêmes », estime Jens Mehlhorn, responsable des risques inondations chez Swiss Re.
Même si elles sont d’ampleur moindres, d’autres catastrophes ont occasionné de gros dégâts au premier semestre. Aux Etats-Unis notamment, plusieurs tornades au printemps, dont celle spectaculaire qui s’est abattue sur les habitants de la ville de Moore en Oklahoma, ont fait perdre la vie à 28 personnes et coûté 1,8 milliard de dollars aux assureurs.
7.000 victimes
Au total sur le premier semestre, l’ensemble des catastrophes d’origine climatique et humaine ont provoqué 56 milliards de dommages, 20 milliards de dégâts assurés et 7.000 victimes. C’est moins que l’an dernier où les Etats-Unis notamment avaient essuyé de nombreuses tempêtes et ouragans au premier semestre avant que Sandy ne ravage la côte Est et les Caraïbes fin octobre générant 35 milliards de pertes assurées…
C’est pourquoi les assureurs restent prudents. « Bien que 2013 soit pour l’instant une année moins coûteuse que la moyenne, la sévérité de la saison cyclonique dans l’Atlantique nord, et d’autres désastres comme les tempêtes hivernales en Europe, peuvent encore augmenter sensiblement les pertes assurées pour 2013 », indique Kurt Karl, chef économiste de Swiss Re.
L. B., Les Echos