Aviva a publié hier une perte nette de 681 millions de livres (860 millions d’euros) pour le premier semestre, contre un bénéfice de 465 millions de livres un an plus tôt. La décision de comptabiliser 876 millions de livres d’écart d’acquisition (« goodwill ») sur sa filiale américaine, qu’il avait achetée pour 2 milliards de livres en 2006, a lourdement pesé sur les comptes de l’assureur britannique.

Des causes multiples

Le résultat net d’exploitation a, lui, baissé de 10 %, à 935 millions de livres. Ce repli est attribué par l’assureur à la vente de RAC (son ancienne filiale de garantie panne mécanique et d’assistance), à l’impact des inondations au Royaume-Uni, à des effets de change défavorables, ainsi qu’à des coûts de restructuration. Autre élément pénalisant, les moins bons résultats de l’assurance-vie. En France, le résultat opérationnel en assurance-vie est, par exemple, inférieur à celui du premier semestre 2011 (- 9 %, à 151 millions de livres), avec une collecte nette négative de 510 millions.

Pour le second semestre, John McFarlane, qui cumule les casquettes de président et de directeur général par intérim, table sur des performances « largement similaires, mais avec des coûts de restructuration plus élevés liés à la mise en oeuvre de notre plan stratégique ». Comme il l’a répété hier,« la première priorité est d’asseoir la solidité financière » d’Aviva.

Début juillet, le groupe britannique avait annoncé qu’il allait se débarrasser d’un quart de ses activités, soit 16 sur 58, jugées pas assez performantes et trop consommatrices en capitaux. Il a déjà mandaté des banques d’affaires pour s’occuper du sort de 10 d’entre elles. Des annonces pourraient intervenir« assez vite pour les plus petites », a indiqué John McFarlane. Dans tous les cas, Aviva espère que ces dossiers auront bien progressé dans les six mois à venir.

Dans ce contexte, le « goodwill » passé aux Etats-Unis a évidemment relancé les spéculations sur une possible vente de la branche américaine, dont s’était déjà fait écho la presse britannique. Aviva explique que cette opération était « nécessaire » : « Ce n’est pas une indication de la valeur de marché de notre activité américaine  ou de tout ce que vous pourriez y lire », a affirmé Pat Regan, son directeur financier.

LAURENT THEVENIN