Dans un contexte de marchés difficiles, AXA a affiché des résultats en baisse de 36 % , à 2,6 milliards d’euros au premier semestre. Un recul qui s’explique par un effet de base sur les comptes 2011, marqués par les plus-values exceptionnelles sur la cession de sa filiale Taikang Life et de ses activités en Australie et Nouvelle-Zélande. En revanche, le résultat opérationnel progresse de 3 %, à 2,3 milliards d’euros, ainsi que le chiffre d’affaires global, qui atteint 48 milliards d’euros.

« Notre exposition significative aux activités dommages et prévoyance santé, moins sensibles aux marchés financiers, nous a été favorable », souligne Henri de Castries, PDG du groupe. AXA a présenté il y a un an son plan stratégique à horizon 2015, visant à doubler de taille dans les pays émergents et à se développer dans les segments d’activité les plus porteurs, comme la santé et la prévoyance.

Alors que le marché de l’assurance-vie subit des turbulences depuis quelques mois, la branche vie d’AXA maintient tout juste sa croissance grâce à la bonne tenue des activités de santé et prévoyance, en hausse de 6 %. Celles-ci représentent désormais 40 % des affaires nouvelles, et permettent de dégager des marges importantes (43 % en moyenne). Des performances compensent le repli marqué de l’activité en matière d’épargne (- 6 %).

Au total, le chiffre d’affaires en vie-épargne-retraite progresse de 1 %, à 2,9 milliards d’euros. La collecte nette s’élève à 2,6 milliards d’euros contre 3,6 milliards au premier semestre 2011. Interrogé sur le projet du gouvernement de doubler le plafond du Livret A, Henri de Castries s’est montré serein : « Ce n’est pas cela qui mettra à mal le secteur de l’assurance-vie en France. » La mesure pourrait néanmoins entraîner une baisse des encours de 10 à 20 milliards d’euros, selon la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA).

La croissance de la branche vie est aussi soutenue par l’implantation d’AXA à l’étranger. Les performances enregistrées aux Etats-Unis, au Japon et en Asie du Sud-Est permettent de compenser la décollecte nette observée en France, en Pologne et dans les pays méditerranéens. Le partenariat avec la banque chinoise ICBC, lancé le 19 juillet dernier, connaît déjà un démarrage « spectaculaire » de ses ventes, selon Henri de Castries.

La branche dommages bénéficie également du déploiement dans les pays émergents, notamment au Mexique et en Asie où AXA a racheté les activités de HSBC. Le chiffre d’affaires en dommages, en hausse de 4 %, à 1,6 milliard d’euros, est en outre dopé par une hausse des tarifs, de 3 % en moyenne. Les activités de gestion d’actifs continuent de plonger, affichant un chiffre d’affaires en recul de 10 %, à 1,6 milliard d’euros. La décollecte nette s’est élevée à 7,7 milliards d’euros. Le pôle a été affecté par le segment institutionnel chez Alliance Bernstein, et la sortie volontaire de plans d’actionnariat salarié non rentables chez AXA IM.

AURÉLIE ABADIE