Avec une croissance au premier semestre de 24 % de son chiffre d’affaires en assurance-dommages en Asie, entités non consolidées y compris, à 424 millions d’euros, AXA est bien lancé vers ses objectifs 2015. « A cet horizon, nous voulons atteindre les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires à partir des pays où nous sommes déjà », annonce Gaëlle Olivier, la directrice générale des activités d’assurance-dommages dans la région. Interrogée sur l’éventualité de nouvelles acquisitions après le rachat récent des opérations de HSBC à Singapour et à Hong Kong, elle répond que « la croissance externe est un accélérateur, mais pas une nécessité ». Les activités d’assurance-dommages d’AXA en Asie seront rentables cette année, annonce-t-elle.

Avantage compétitif

Arrivé en Asie en 1995 bien après ses grands concurrents américains ou européens, AXA espère y émerger comme le plus grand des assureurs-dommages étrangers en 2015. Avant l’opération HSBC, il était déjà dans le Top 3 dominé par l’américain Chartis (ex-AIG). Le groupe français s’estime bien placé pour faire la différence. « Nous sommes l’un des rares assureurs composites en Asie. Cela nous donne un vrai avantage compétitif, parce que l’assurance-vie s’est développée à partir de partenariats avec des banques. L’assurance-dommages va pleinement bénéficier de ce réseau de bancassurance », affirme Gaëlle Olivier. En Indonésie, par exemple, AXA a pu doubler son partenariat en assurance-vie avec Bank Mandiri par un autre accord pour l’assurance-dommages. Il mise aussi beaucoup sur l’accord exclusif conclu avec HSBC pour Singapour, Hong Kong, la Chine, l’Inde et l’Indonésie.

« Stratégie payante »

Autre axe de développement, une vente plus forte des produits automobile, habitation ou santé par les agents exclusifs AXA d’assurance-vie : « Notre taux de pénétration chez les agents vie progresse, mais il n’est encore que de 6 %. D’ici à trois ans, nous espérons le faire passer à 25 % », détaille Gaëlle Olivier.

Solidement installé à Hong Kong, à Singapour et en Malaisie, AXA nourrit aussi des ambitions en Inde. D’ici à 2015, ce pays devrait représenter 30 % du chiffre d’affaires dans la région. « En Inde, nous nous positionnons en challengers. Nous ne sommes pas allés nous battre avec les banques ou dans les grandes villes. Nous avons choisi une stratégie de différenciation qui s’avère payante en allant dans les villes moyennes, où la concurrence est moindre », détaille la dirigeante. Enfin, encore très petit en Chine, AXA estime avoir une carte à y jouer en santé.

LAURENT THÉVENIN