Alors que la compétition s’est intensifiée en assurance-aviation, La Réunion Aérienne cherche à se diversifier. Inconnu du grand public, ce groupement d’intérêt économique qui réunit Generali, Groupama et MMA joue déjà dans la cour des grands de l’assurance aéronautique, avec 12 % de part de marché.

Assurant aussi bien des ULM que des A380, des grands constructeurs comme des aéroclubs, il entend désormais se tourner davantage vers le marché des compagnies de moyenne et de petite taille (« mid size »). Ce qui l’amène à chercher des affaires en Mongolie ou au Soudan, par exemple, où il a décroché une part importante du programme de Sudan Airways. Il vient également de poser des jalons dans le tout nouvel Etat du Sud-Soudan.

« Secteur de choix »

Les « mid size » ne représentent aujourd’hui que 25 % de son chiffre d’affaires, qui s’élevait au total à 247 millions d’euros en 2010. Plus gros assureur de 26 des 180 plus grandes compagnies mondiales, La Réunion Aérienne réalise encore 60 % de ses revenus avec les « majors » et les constructeurs. « Mais le segment des grandes compagnies est finalement très limité et, quand il y a une grande fusion, cela entraîne immédiatement une baisse des primes », souligne Michel Beauchesne, son directeur général.

Très encombré, le marché est « aujourd’hui à 200 % de capacités », apportées par les grands assureurs globaux (l’allemand Allianz ou l’américain Chartis, notamment), les syndicats du Lloyd’s, des réassureurs et une multitude d’autres acteurs plus petits. Ce qui se ressent inévitablement sur les prix.

Résultat, « il faut être très sélectif pour gagner sa vie » avec les « majors », explique Michel Beauchesne. En 2006-2007, La Réunion Aérienne n’avait ainsi pas hésité à se débarrasser de 20 % de son portefeuille. Aujourd’hui, elle se félicite d’être de nouveau l’assureur de la Lufthansa, qui « est revenue en acceptant [nos] conditions ». En regard, le « mid size » apparaît comme « un secteur de choix », affirme le GIE. Autrement dit, potentiellement plus rentable.

Au total, La Réunion Aérienne vise une progression de 1 à 2 % de son chiffre d’affaires en 2011, après une progression de 5 % l’an dernier. « A fin juin, nous sommes plutôt dans les temps de passage de l’an dernier, mais nous préférons laisser filer des affaires plutôt que d’accepter des baisses de prix », indique Michel Beauchesne, à l’approche de la grande campagne de renouvellements de l’automne. Lors des prochaines discussions avec ses réassureurs, La Réunion Aérienne espère aussi une baisse des tarifs de la réassurance, « compte tenu de la structure de nos programmes et des résultats des années précédentes ». Tous exercices confondus, son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’élève à 95 %.

LAURENT THÉVENIN, Les Echos