Comme CNP Assurances et AXA, Groupama a absorbé l’impact de la dette grecque dans ses comptes semestriels. Sa participation au nouveau plan de soutien à la Grèce lui a valu de passer une provision de 88 millions d’euros (84 millions au niveau de Groupama SA, le périmètre destiné à être coté), en appliquant une dépréciation de 21 % sur les titres arrivant à maturité en 2020 et avant.

« Cette opération sera sans impact sur notre capacité à servir à nos assurés des taux de rémunération de l’épargne en ligne avec ceux du marché », annonce Christian Collin, son directeur général finance et risques. D’autant, précise-t-il, que ce sont plutôt les sociétés d’assurance non vie du groupe qui portent ces dettes à courte maturité.

L’assureur n’a pas encore fait son choix parmi les quatre options offertes aux créanciers privés dans le cadre du plan présenté le 21 juillet dernier. Au total, son exposition nette à la Grèce s’élève à 540 millions d’euros. Un montant jugé trop élevé par l’agence Fitch, qui a dégradé hier sa note de A à A -, avec une perspective négative, en raison de son exposition aux dettes de certains pays d’Europe du Sud.

Mieux que le marché

Le groupe dirigé par Jean Azéma a connu un premier semestre en demi-teinte sur le plan commercial. Au global, son chiffre d’affaires a reculé de 2,5 % pour Groupama SA, à 8,4 milliards d’euros, miné par l’assurance-vie en France (- 11 %). Dans l’Hexagone, le mutualiste a en revanche fait mieux que le marché en assurance de biens et de responsabilité (+ 4,7 %). A l’international, il a progressé de 2,4 %.

Sur le plan de la rentabilité, les indicateurs sont mieux orientés, avec un résultat opérationnel économique en hausse de 76 % pour Groupama SA, à 183 millions d’euros, et un ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) redescendu à 99,6 % (- 4,9 points). Autre motif de satisfaction, le quadruplement de la part des unités de compte dans les affaires nouvelles, des produits plus intéressants pour un assureur que les fonds en euros.

Dans l’immédiat, Groupama multiplie les initiatives pour gagner en rentabilité. Dernier exemple en date, la cession avant-hier des activités santé de Groupama Insurances au Royaume-Uni (50 millions de livres de chiffre d’affaires en 2010, soit 57 millions d’euros) au britannique Symplyhealth. Cette vente, dont le montant n’a pas été divulgué, s’est faite « dans des conditions satisfaisantes », a seulement indiqué Christian Collin. L’assureur projette également de fusionner ses filiales GAN Eucourtage et Groupama Transport, et de restructurer des centres de gestion chez GAN Assurances, une décision qui suscite des inquiétudes chez les syndicats.

A fin juin, Groupama affichait une marge de solvabilité inchangée, à 130 %. La sécheresse lui a par ailleurs coûté 28 millions d’euros net.