Gli assicuratori e gli attori del settore spaziale collaborano già da diversi anni. Una migliore considerazione dei grandi rischi accrescerà questa relazione e moltiplicherà il numero di domande.
La Millennium Tower di San Francisco si riduce di pochi centimetri all’anno e si inclina sempre di più. Ma per molto tempo è stato difficile determinare chi tra i costruttori o la città di San Francisco deve finanziare i lavori di consolidamento per poter essere indennizzato dal suo assicuratore. TRE Altamira è riuscita a prendere una decisione utilizzando i dati radar satellitari. Queste competenze dovrebbero confluire nella prossima decisione del tribunale.

Edouard Lederer
Assureurs et acteurs de l’espace coopèrent déjà depuis plusieurs années. La meilleure prise en compte des grands risques va approfondir cette relation et multiplier les applications.
La tour Millenium à San Francisco se tasse de quelques centimètres par an et s’incline de plus en plus. Mais, il a longtemps été difficile de déterminer qui du constructeur ou de la ville de San Francisco, devait financer les travaux de consolidation pour être in fine dédommagé par son assureur. Mandatée pour éclairer le débat, la société TRE Altamira a pu trancher grâce aux données radar par satellites. Cette expertise doit alimenter la décision de justice à venir.
Cette technique de pointe montre à quel point les assureurs s’appuient – et de plus en plus – sur les technologies spatiales pour mesurer le risque, un sujet au coeur d’un colloque organisé ce jeudi par la Fédération française de l’assurance (FFA) et du Centre national des études spatiales (CNES).
Ces deux secteurs n’ont cependant pas attendu le XXIe siècle pour coopérer. L’imagerie radar, optique ou encore la chimie atmosphérique sont déjà employées aujourd’hui. Mais face aux nouveaux enjeux climatiques, à la digitalisation et à l’autonomisation des systèmes, les assureurs ont un nouveau rôle à jouer… et donc de nouveaux outils à employer. « L’augmentation du nombre de satellites en orbite, l’amélioration de leur précision, la flexibilité des survols sont autant d’outils permettant une meilleure analyse ex-ante et ex-post des sinistres », explique Bertrand Labilloy, directeur général de la Caisse centrale de réassurance.
De nombreux champs d’application
Les assureurs espèrent ainsi améliorer la gestion des catastrophes naturelles, comme lors des inondations dans l’Aude, en octobre 2018. Sur base de simulation, ils ont pu anticiper les effets de cette catastrophe, permettant aux habitants de mettre leurs véhicules en lieu sec, abaissant ainsi le coût des sinistres. Plus largement, une meilleure résolution pour les photos, des cartographies toujours plus précises, améliorent la modélisation des risques et accélèrent la durée d’estimation (moins de 5 jours) des dommages. En les identifiant avec précision, l’assureur peut aller vers une personnalisation des polices d’assurances en les adaptant presque parfaitement au risque auquel l’assuré s’expose.
Les technologies spatiales peuvent aussi améliorer la prise en charge du risque automobile. Les systèmes de navigation par satellites permettent de connaître les styles de conduite, d’identifier les comportements anormaux, ou de localiser rapidement un accident de manière précise.
Enfin, l’agriculture – régulièrement confrontée à des aléas climatiques -, va amplement bénéficier de ces innovations. Les images satellitaires couplées à la géolocalisation permettent de cartographier les zones à assurer de façon précise et de développer des indices fiables sur lesquels baser des contrats d’assurance. « Cela nous permet de développer une assurance de type paramétrique et de s’affranchir d’une grande partie de l’expertise terrain », explique Antoine Denoix, directeur d’AXA Climate. Ce dispositif « réduit l’écart entre le risque estimé et la perte réelle, entraînant une meilleure indemnisation ». Cet indice permet également une digitalisation de la collecte des données, réduisant les coûts pour les assureurs.
A moyen terme, les assureurs voient même dans l’espace un terrain de jeu en soi, un champ économique à explorer. Le nombre croissant d’appareils envoyés dans le ciel, les prémices d’un tourisme spatial et les services qui leur sont associés, sont autant de projets qu’il faudra assurer.

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