Laurent Thévenin

Le groupe niortais s’aventure dans l’assurance « pay when you drive ». Il s’appuie sur sa filiale Altima pour tester ce nouveau concept.
C’est un nouveau type d’assurance automobile qui arrive sur les routes françaises. La Maif a lancé, lundi, via sa filiale Altima Assurances, une offre facturée à la minute. Avec ce contrat, le véhicule est couvert de manière permanente par des garanties obligatoires de base – pour une somme de 25 euros par mois pour un assuré ayant un bonus de 50 % – tandis que chaque minute passée au volant coûte 2 centimes.
Cette solution d’assurance connectée
repose sur un boîtier installé dans le véhicule, le compteur se déclenchant quand le conducteur active son smartphone en mode Bluetooth.

« Petits rouleurs »
L’assureur niortais n’est pas le premier à se positionner sur ce créneau du « pay when you drive » (« payez quand vous conduisez »).
L’assurtech Wilov propose déjà une offre similaire qui fait payer l’assuré par tranche de 24 heures
chaque fois qu’il prend sa voiture, en plus d’un forfait mensuel de base. « Mais en descendant à la minute, on peut élargir le modèle à tous les petits rouleurs », affirme Florent Villain, directeur marketing du groupe Maif et directeur général d’Altima Assurances. Un tel produit correspondrait à « une vraie demande de nos sociétaires », ajoute-t-il, alors que 30 % du parc automobile français roulerait moins de 6.000 kilomètres par an. Avec cette solution, l’assureur s’adresse par exemple aux étudiants qui se servent de leur voiture seulement le week-end ou aux personnes empruntant le deuxième véhicule du foyer pour de courts trajets du quotidien. Selon Florent Villain, une telle formule serait intéressante jusqu’à 7.000 ou 8.000 kilomètres par an avec, à la clef, une économie potentielle de 20 à 30 %.

Fidélisation
La Maif, qui dit ne pas s’être fixé d’objectifs commerciaux pour l’instant, veut s’en servir à la fois comme « un outil de fidélisation » mais aussi de conquête de nouveaux clients. Contrairement à certains de ses concurrents, elle n’a en effet pas d’offre dédiée pour ce profil de conducteurs.
Cette offre sera d’abord vendue, « dans une logique d’expérimentation », par
Altima, une
petite compagnie d’assurances qui sert de laboratoire d’innovation
au groupe mutualiste. Celle-ci a déjà lancé cette année une assurance « à la demande » avec la start-up Valoo, pour couvrir en un clic contre la casse, le vol et l’oxydation et sans contrainte de durée, des objets comme un smartphone, un ordinateur portable, une guitare ou une raquette de tennis.
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