Taux d’intérêt durablement bas, voire négatifs, marchés actions plus que volatils… Pour les assureurs-vie, la recherche de rendements à offrir aux épargnants est en train de virer au casse-tête. Certains d’entre eux voient désormais dans le capital-investissement le moyen d’apporter un possible surcroît de performance.

« Ce peut être une solution pour une clientèle avisée qui attend du rendement sur le long terme et une volatilité qui ne soit pas trop forte », estime Oliver Mariée, directeur des activités épargne et Wealth Management d’AXA France. L’assureur doit annoncer ce mardi le lancement d’une option sur ses contrats haut de gamme permettant aux épargnants d’investir jusqu’à 10 % de leurs actifs dans un véhicule de capital-investissement, géré par NextStage et centré sur des entreprises de taille moyenne.

« L’objectif est évidemment de faire beaucoup, beaucoup mieux que les fonds euros classiques, tout en proposant une moindre volatilité que sur les actions », avance Olivier Mariée. « Depuis près d’une dizaine d’années, on assiste à une surperformance des “small caps” », fait valoir Grégoire Sentilhes, président de NextStage.

La semaine dernière, CNP Assurances avait lui aussi annoncé le lancement, pour le mois de septembre, d’un support en unités de compte de « private equity » à destination des clients patrimoniaux (avec des mises commençant à partir de 150.000 euros). « Pour trouver du rendement, il faut accepter une période longue de détention », affirme Antoine Lissowski, directeur général adjoint de CNP Assurances. Concrètement, l’investissement se fera dans un fonds commun de placement à risque (FCPR) d’une durée de dix ans, investi dans des fonds de « private equity » issus des marchés primaire et secondaire, ce qui fait que ce « support est très diversifié », insiste Antoine Lissowski. Les épargnants pourront y verser jusqu’à 10 % de la prime totale versée. La gestion de ce support a été confiée à Ardian, l’un des géants européens du capital-investissement.

Possibilités offertes par la loi Macron

L’épargnant bénéficiera de « la liquidité d’un contrats d’assurance-vie multisupport classique », met en avant CNP Assurances, puisque « le capital valorisé sera versé au client, en cas de rachat, ou à ses bénéficiaires, en cas de décès ».

AXA France, pour sa part, a choisi d’utiliser une des possibilités nouvelles offertes par la loi Macron pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques d’août 2015, avec une remise en titres à l’épargnant en cas de rachat ou de dénouement du contrat. « Cela nous permet d’avoir ces investissements sans prendre à aucun moment un risque sur la liquidité », explique Oliver Mariée.

Reste à voir si ces initiatives lancées par deux acteurs majeurs de l’assurance-vie en France feront école. « Le “private equity” ne va pas transformer le marché de l’assurance-vie, mais cela peut incontestablement être un adjuvant pour un certain nombre de portefeuilles », estime Antoine Lissowski.

Laurent Thévenin, Les Echos
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