Il aura fallu le temps, mais les assureurs français sont enfin parvenus à se regrouper dans une grande « maison commune ». La Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA) et le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) ne font désormais plus qu’une. Portée sur les fonts baptismaux vendredi, la toute nouvelle Fédération française de l’assurance (FFA) va défendre les intérêts de 280 sociétés d’assurances et de réassurance, représentant plus de 99 % du marché.
Evoquée pour la première fois à la fin des années 1980 (!), l’idée d’une fédération unique aura mis longtemps à faire son chemin. C’est il y a seulement deux ans que le projet est revenu sur la table pour de bon. La FFSA et le Gema ont alors commencé à envisager sérieusement un avenir partagé et entamé un travail de rapprochement, qui sera rondement mené, avec d’abord la mise en place de commissions communes.
C’est« l’aboutissement d’une volonté » et« le fruit d’une nécessité », a résumé Bernard Spitz, élu président de la FFA pour trois ans, après avoir présidé la FFSA depuis octobre 2008.« L’histoire de Solvabilité II [les nouvelles normes prudentielles européennes entrées en vigueur début 2016, NDLR]nous a montré combien la division est funeste quand on prétend peser dans les discussions », a rappelé de son côté Pascal Demurger, l’un des trois vice-présidents de la FFA, jusque-là président du Gema.
Dorénavant dotés d’un outil de représentation unique, les opérateurs mutualistes, les sociétés anonymes et les bancassureurs espèrent évidemment mieux faire valoir leurs intérêts, à Paris comme à Bruxelles. « On va gagner en efficacité et ce sera plus simple vis-à-vis des pouvoirs publics en présentant un front uni », se félicite le dirigeant d’une grande compagnie.
Objectifs multiples
Si le secteur a dû faire face à une avalanche de changements ces dernières années (Solvabilité II, généralisation de la complémentaire santé d’entreprise, loi Hamon sur la résiliation des contrats auto et habitation, entre autres), les dossiers ne manquent toujours pas, qu’il s’agisse, par exemple, de l’arrivée de la réglementation PRIIPs sur les documents d’information clefs relatifs aux produits d’investissement de détail ou des implications du numérique pour l’assurance. La FFA porte par ailleurs toujours une proposition d’amélioration du régime des catastrophes naturelles en France. L’un des autres objectifs affichés par Bernard Spitz est« de faciliter la relation avec les consommateurs ». En vue de la présidentielle de 2017, la FFA travaille également sur un « corpus ».« Pratiquement tous les sujets ont une dimension assurancielle », souligne Bernard Spitz, citant le financement de l’économie, la sécurité ou l’environnement.
Autre sujet sur lequel la FFA compte faire entendre sa voix : le Brexit.« Nous ne voulons pas que cette situation crée une distorsion de concurrence en faveur des Britanniques. Nous défendrons les intérêts de l’assurance européenne », affirme Bernard Spitz, alors que la France est le deuxième plus grand marché de l’assurance en Europe, après le Royaume-Uni.

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