L’assurance-vie conforte son statut de produit d’épargne préféré des Français. Elle est encore certes loin des niveaux d’avant-crise mais, sur les six premiers mois de l’année, le placement a ainsi enregistré une collecte nette (versements encaissés moins prestations versées) de 12,3 milliards d’euros, contre 10,6 milliards d’euros sur la même période l’an dernier, selon les statistiques publiées lundi par l’Association française de l’assurance (AFA). Si la dynamique se prolonge, l’assurance-vie devrait donc dépasser les 21 milliards d’euros de collecte nette de 2014.

De fait, les 1,4 milliard d’euros collectés en juin ont beau être parmi les moins bons depuis janvier 2014, ils permettent au placement d’enregistrer son 18e mois de collecte nette positive. Sur cette période, l’assurance-vie n’a jamais drainé moins de 800 millions chaque mois. Au total, l’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1.557,8 milliards d’euros à fin juin 2015 contre 1.490 milliards d’euros à fin juin 2014.

Dans le détail, ce sont surtout les versements sur les supports en unités de compte (UC) des contrats – dont le capital n’est pas garanti contrairement à celui des fonds en euros -, qui ont fait un bond au premier semestre. Ils ont atteint 13,8 milliards d’euros, contre 10,1 milliards d’euros sur la même période en 2014. Au total, les unités de compte représentent 20 % des cotisations du premier semestre et un saut de plus de 36 % par rapport à la même période de 2014.

Recherche de rendement

 

La raison est simple : dans un contexte de taux bas, les épargnants ont tendance à aller chercher plus de rendement. «  Les campagnes d’information des compagnies d’assurances commencent à porter leurs fruits et permettent une réorientation de l’épargne au profit de l’entreprise, analyse Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. L’assurance-vie bénéficie également de l’atonie de l’investissement des ménages dans l’immobilier ainsi que du mouvement de décollecte qui frappe le Livret A », conclut-il. Depuis le début de l’année, ce placement liquide garanti a perdu 2,55 milliards d’euros de dépôts. Et la baisse annoncée de sa rémunération, de 1 % à 0,75 % à partir du 1er août, promet de renforcer le désamour des Français pour le Livret A. En comparaison, les fonds euros ont servi une rémunération moyenne de 2,50 % en moyenne en 2014, tandis que les supports en unités de compte ont rapporté 5,9 % en moyenne, d’après la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA).

«  Aujourd’hui, seul le plan d’épargne logement est à même de concurrencer l’assurance-vie », souligne Philippe Crevel. Et de rappeler que la collecte nette du PEL a atteint sur les cinq premiers mois de l’année 9,9 milliards d’euros. «  Néanmoins, les deux produits ne sont pas complètement assimilables, souligne-t-il. Le PEL étant un produit d’épargne réglementé plafonné et limité dans le temps quand l’assurance-vie est un contrat de long terme offrant l’accès à de nombreux supports d’investissement. » 

Ninon Renaud, Les Echos