La bataille italo-américaine pour le contrôle du réassureur PartnerRe fait rage. Deux mois après avoir déjà relevé de 6,4 à 6,8 milliards de dollars son offre sur PartnerRe, le holding de la famille Agnelli, Exor, multiplie les efforts pour convaincre les investisseurs de se rallier à son OPA hostile sur l’assureur basé aux Bermudes. Le président d’Exor, John Elkann, s’est rendu lui-même, mardi, à New York, pour présenter aux analystes une nouvelle amélioration des termes de son offre (à 143,80 dollars par action contre 137,50 initialement), un « super dividende » garanti aux actionnaires privilégiés et l’engagement de lancer une offre sur leurs actions préférentielles de PartnerRe à des conditions avantageuses en cas de succès de l’offre du holding italien.

«  Je suis confiant dans notre capacité à conclure un accord », a déclaré mardi John Elkann, à New York, à l’issue de sa rencontre avec les actionnaires de PartnerRe. Outre la garantie d’un taux d’augmentation de 100 points de base du dividende et une « call protection » jusqu’en 2021 en faveur des actionnaires privilégiés, la nouvelle offre comporte une période de sollicitation (« go shop ») jusqu’au 31 août autorisant l’ensemble des actionnaires de PartnerRe à solliciter activement des offres de tierces parties en vue de vérifier que l’offre d’Exor reste l’«  alternative supérieure pour la société ».

Pas d’amélioration ultérieure

Enfin, pour se donner toutes les chances, Exor promet de reverser aux actionnaires de PartnerRe l’équivalent de la pénalité de rupture de 315 millions de dollars en cas du rejet de la fusion avec Axis par les actionnaires des deux groupes. Ce qui porterait la valeur de son offre à 143,89 dollars par action.

«  L’offre est définitive et contraignante », a ajouté John Elkann, en précisant qu’il n’y aurait pas d’amélioration ultérieure en cas de surenchère éventuelle. De son côté, la direction du groupe américain continue à accuser Exor d’avoir fourni des «  réponses incomplètes ou non correctes » sur sa stratégie. Selon les représentants de PartnerRe, de sérieux doutes subsistent sur «  la valeur inadéquate de l’offre », les risques d’exécution et l’impact négatif potentiel sur le « rating » de PartnerRe. Les actionnaires de PartnerRe et d’Axis doivent se réunir le 24 juillet pour approuver les termes de leur projet de fusion défendu par le management. 

Pierre de Gasquet, Les Echos
Correspondant à Rome