Le cinquième réassureur mondial poursuit son ascension. Après un premier trimestre sur les chapeaux de roue, SCOR a affiché mercredi un résultat net en hausse de 25,6 % au deuxième trimestre, à 152 millions d’euros. Sur l’ensemble du semestre, le résultat net s’élève à 327 millions d’euros, en hausse de 28 % sur un an. Le groupe français voit sa performance tirée par une activité en très grande forme : au deuxième trimestre, ses primes brutes émises (équivalent du chiffre d’affaires) ont affiché 3,3 milliards d’euros, une hausse de 22,2 % sur un an due en partie à la force du dollar : en effet au premier semestre, 44 % des primes ont été émises dans le billet vert.

Le groupe – qui compte mettre le pied en Inde ou encore au Kenya avant la fin de l’année – cueille aussi les fruits de sa stratégie de « diversification de son portefeuille ». Dans le même temps, la branche dommages a vu son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) légèrement s’améliorer à 92,6 % sur le trimestre (contre 92,8 % un an plus tôt). Pour rappel, plus cet indicateur est inférieur à 100, plus la rentabilité est élevée. Un score atteint, notamment, grâce à une faible sinistralité en matière de catastrophe naturelle, contrebalancée par « un nombre anormalement élevé de grands sinistres industriels », note le groupe dans un communiqué, notamment dans le secteur pétrolier.

Croissance équilibrée

Dans le détail, l’activité s’est répartie à peu près à parts égales au cours du deuxième trimestre entre la branche dommages (SCOR Global P&C), qui a enregistré près de 1,5 milliard d’euros de primes brutes émises (+22 % sur un an), et la réassurance- vie, qui a pesé 1,9 milliard d’euros de primes (+22,3 %). En outre, SCOR Global Investment a enregistré un rendement de 3,4 % de ses actifs, une performance plutôt élevée dans l’environnement de taux très faibles actuellement.

 

Alors que les secteurs de l’assurance – et de la réassurance – vivent ces derniers mois au rythme de projets de mariage et de mégafusion, SCOR a au contraire bénéficié de sa dynamique « organique ». « Nous avons participé à la consolidation au cours des quatre dernières années dans le domaine de la réassurance-vie », a insisté Denis Kessler, le PDG de SCOR, lors d’une conférence téléphonique. « Pour le moment, nous démontrons que nous pouvons croître de manière endogène sans avoir besoin de procéder à des acquisitions. Ce n’est pas le cas de tous les participants de ce marché. » Pour rappel, le réassureur français a racheté en 2012 Transamerica Re puis la réassurance-vie de Generali outre-Atlantique, l’année suivante. Il n’a toutefois pas voulu dire s’il envisageait de procéder à de nouvelles acquisitions. Seule certitude, selon Denis Kessler : « La consolidation va se poursuivre. En tout cas, elle bat son plein […] . » Si le sujet n’a pas encore touché les réassureurs de tout premier plan, des acteurs de taille plus moyenne sont concernés. Ainsi, PartnerRe Ltd et Axis Capital Holdings, tous deux basés aux Bermudes, cherchent à rapprocher leurs activités. 

Edouard Lederer, Les Echos