Les quarante-huit institutions de prévoyance françaises ont subi un contexte difficile en 2012. D’après les données publiées hier par le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), elles ont affiché un résultat technique déficitaire avec un ratio combiné de 105,5 %.

Leur charge de prestations s’est élevée à 12,1 milliards d’euros, en hausse de 7,2 % par rapport à 2011. En complémentaire santé, la progression des prestations tient à l’augmentation du nombre de personnes couvertes et au coût croissant des postes hospitaliers, optiques et dentaires. En prévoyance, la baisse des taux d’intérêt a obligé les institutions de prévoyance à « un effort de provisionnement assez important », souligne Bertrand Boivin-Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du CTIP. «  Elles doivent prendre en charge une partie plus importante des futures revalorisations des rentes d’invalidité », précise-t-il.

Dans le même temps, les cotisations n’ont progressé que de 2,4 %, à 12,06 milliards d’euros, avec des évolutions très contrastées d’une activité à l’autre. Les institutions de prévoyance ont particulièrement tiré leur épingle du jeu en santé (+ 6,6 %, à 5,66 milliards d’euros) avec l’adhésion de 300.000 nouveaux salariés, résultant du gain de gros contrats d’entreprises ou d’accords de branche. A contrario, elles ont dû se contenter d’une faible croissance en prévoyance (+ 2 %, à 5,46 milliards).

Leur collecte en retraite supplémentaire a, elle, reculé de 15,4 %, à 940 millions.« La situation économique tendue pour les entreprises et leurs salariés ne favorise pas les versements », explique Bertrand Boivin-Champeaux. Le relèvement du forfait social à 20 % a également pesé.

Au final, les institutions de prévoyance ont réussi à équilibrer leurs opérations grâce à leurs placements financiers. En baisse de 40 %, le résultat netressort à 158 millions d’euros, soit à peine 1 % des cotisations. « Cette dégradation témoigne de l’effort des institutions de prévoyance pour limiter l’impact de la situation économique tendue sur les entreprises et les salariés »,souligne le CTIP.