La prudence est plus que jamais de mise chez SMACL Assurances. Le contexte social actuel et « le risque d’éventuelles poussées de fièvre » inquiètent en effet tout particulièrement cette mutuelle, qui assure 56 % des communes de plus de 2.500 habitants. « Si elles n’ont pas le caractère spectaculaire des événements de 2005, les violences urbaines perdurent de manière diffuse. Il ne faut pas céder à un alarmisme démesuré, mais c’est un phénomène de fond. Nous le voyons dans les sinistres qui nous sont déclarés : il y a chaque année des dizaines d’incendies volontaires et une multiplication des actes de vandalisme contre des bâtiments publics », explique Michel Paves, le président du conseil de surveillance de SMACL Assurances. Ce point de vigilance a conduit la mutuelle niortaise à renforcer ses provisions de 4 millions d’euros plutôt que d’alimenter son résultat net, qui est ressorti du coup à seulement 900.000 euros pour l’exercice 2012. Il s’agit aussi de lisser l’impact d’éventuels événements climatiques de grande ampleur. « Nous provisionnons déjà depuis deux ans le risque tempête », précise Michel Paves. Interrogé sur les conséquences pour SMACL Assurances des récentes inondations dans le Sud-Ouest, il répond que, « à Lourdes, l’essentiel des dégâts s’est concentré en bordure du gave de Pau et que les bâtiments publics n’ont pas été touchés ». « Vérité des prix » Dans ce contexte, la mutuelle rappelle avoir « fait le choix ces dernières années de privilégier le renforcement de ses fondamentaux économiques ». Ce qui se traduit par la volonté d’imposer la « vérité des prix », c’est-à-dire des « tarifs qui reflètent le coût du risque ». Cette politique ne l’a pas empêchée de remporter près d’une affaire sur deux lors de la dernière campagne d’appels d’offres, soit plus que d’habitude. « Les collectivités locales ont conscience que leurs risques se sont dégradés », explique Michel Paves. En 2012, le chiffre d’affaires de SMACL Assurances avait progressé de 3,2 %, à 321,5 millions d’euros. L. T.