L’engouement des grands assureurs pour le prêt aux entreprises se confirme. Après AXA, qui s’est allié avec la Société Générale et le Crédit Agricole en France, et avec Commerzbank en Allemagne, Generali est lui aussi sur le point de se lancer dans cette activité. « Nous avons identifié une poignée de partenaires bancaires ou non bancaires en France, en Allemagne et en Italie », indique Nikhil Srinivasan, son directeur des investissements, dans un entretien aux « Echos ».

L’assureur italien ciblera des entreprises de taille moyenne pour des prêts d’une durée de 3 à 7 ans. « Nous pourrons aussi bien investir dans de nouveaux prêts que racheter des prêts existants. Nous prendrons de 50 à 80 % du prêt », précise-t-il. Le démarrage est prévu d’ici à la fin de l’année. Generali espère se développer « significativement » sur ce créneau, alors que les banques sont aujourd’hui moins prêteuses en raison des exigences prudentielles de fonds propres qui les poussent à alléger leurs bilans.

Le groupe basé à Trieste va aussi investir dans la dette d’infrastructure, sans doute dès 2013, par l’intermédiaire d’un partenariat. Contraints de diversifier leurs placements financiers du fait du niveau extrêmement bas des taux d’intérêt, les assureurs trouvent dans ces investissements « une duration longue, des rendements décents et une charge en capital relativement basse »,explique Nikhil Srinivasan.

Generali montre aussi un intérêt marqué pour l’immobilier, qui représente aujourd’hui 4 % de ses actifs. « Nous devons augmenter nos investissements dans les pays où nous connaissons une forte croissance, en Asie ou en Amérique latine en particulier », souligne Nikhil Srinivasan. Après avoir créé en 2012 une coentreprise avec le fonds souverain norvégien pour investir à Paris, l’assureur se dit prêt à travailler avec d’autres investisseurs dans ce secteur.

Dans l’immédiat, il va dégonfler sa poche en cash (6 % des actifs). « L’objectif est de la réduire de 50 % d’ici à la fin de l’année. Nous réinvestirons ce cash dans des placements obligataires alternatifs, des placements privés, du prêt, et, pour une petite part, dans du non-coté », annonce Nikhil Srinivasan.

L’assureur italien, dont les actifs sous gestion s’élevaient à près de 500 milliards d’euros à fin mars, « continue à acheter de la dette d’Etat française, mais de manière prudente ». «  Ce n’est pas une question de qualité du crédit, mais de prix », souligne Nikhil Srinivasan.