Dix fois une Coupe du monde et vingt fois un Euro de football : c’est en gros ce que représente le budget d’assurance des Jeux Olympiques. Pour cette édition 2012 à Londres, plus de 10.000 athlètes venus de 200 pays et 9 millions de spectateurs étaient attendus. Le risque principal qui pèse sur les JO est la sécurité. « Il s’agit de la plus grande vitrine sportive du monde donc une attaque terroriste n’est pas exclue, explique Patrick Vajda, courtier spécialisé chez Marsh, qui collabore à l’assurance des JO depuis 1992. D’autant plus que les JO ont une portée politique de plus en plus grande. Depuis les attentats du 11 Septembre, le budget sécurité des JO a été multiplié par dix. »

En matière de menace terroriste, Londres n’est pas davantage exposée que les autres capitales européennes, mais les attentats perpétrés en 2005 dans le métro ont fortement marqué les esprits. De même que les émeutes de l’été dernier, qui avaient pris de court les forces de police. Pour parer à toute éventualité, le gouvernement britannique a mis les moyens : 10 % du budget total de l’organisation de ces JO, soit 1 milliard de livres sterling, a été consacré à la sécurité.

Le comité local d’organisation, le Locog, a signé auprès du Comité international olympique (CIO) un « host city contract » par lequel il s’engage à assurer la bonne tenue de l’événement. Considéré comme responsable en cas de perturbations, le comité local s’assure donc contre les dommages pouvant détériorer les biens loués et les installations telles que le stade et le village olympiques. Le comité a également souscrit une garantie en responsabilité civile, dont le plafond oscillerait entre 250 et 350 millions de dollars.

L’annulation, risque le plus coûteux

Néanmoins, le budget d’assurance des comités locaux a tendance à se réduire d’année en année. Selon Patrick Vajda, il a été divisé par deux depuis 1992, en euros constants. C’est le CIO qui prend désormais en charge le risque le plus coûteux : celui de l’annulation et de ses répercussions financières. Un coût estimé à plus de 4 milliards d’euros par Andrew Duxbury, responsable du réassureur allemand Munich Re dans une interview au quotidien allemand « Frankfurter Allgemeine Zeitung » (FAZ).

En cas d’annulation partielle ou totale, ce sont les droits de diffusion télévisée et les revenus publicitaires qui sont en jeu. « Les chaînes américaines constituent le premier contributeur mondial. Si une épreuve phare, telle que le 100 mètres, ou bien la cérémonie d’ouverture venaient à être reportées, avec le décalage horaire, cela entraînerait des pertes colossales », souligne Didier Loiseau, directeur général de Henner Sports, le courtier du comité Olympique français.

Pour parer à ces risques, l’organisation a souscrit une couverture renouvelable pour plusieurs JO, dont les réassureurs Munich Re et Swiss Re sont coresponsables. Ce programme assure une grande partie des recettes, à l’exception de celles liées à la billetterie, perçues par le comité local. Munich Re couvre le risque d’annulation à hauteur de 350 millions d’euros.

A. A.