Ce sont principalement les classes moyennes, propriétaires de leur logement mais ayant des revenus modestes, qui achètent aujourd’hui des contrats d’assurancedépendance, d’après une étude du cabinet Exton Consulting menée auprès de 1.500 assurés et réalisée en partenariat avec six assureurs représentant 50 % du marché individuel.

Les employés, les agriculteurs et les travailleurs non salariés sont surreprésentés par rapport à la population des 50 à 74 ans, tandis que les cadres sont moins nombreux à s’assurer. « Les classes plus aisées ont recours à l’autoassurance en se servant de l’assurance-vie ou de l’immobilier locatif. Cette clientèle haut de gamme doit donc être approchée par les assureurs dans une logique plus financière, en lui proposant des produits bancaires, d’assurance-vie ou immobiliers », estime Bertrand Lauzeral, associé d’Exton Consulting.

Les souscripteurs sont à 57 % des femmes. Mais, et c’est l’un des enseignements de l’étude, ils ne sont pas forcément en prise directe avec le phénomène de dépendance. Seuls 4 sur 10 ont des personnes dépendantes autour d’eux. « Tous les assureurs s’intéressent à la population des “aidants” et, pourtant, ceux-ci ne souscrivent pas plus que les non-aidants », relève Bertrand Lauzeral.

A contrario, « le fait d’être seul ou isolé sur le plan géographique est clairement un facteur de souscription », note-t-il. Près de 40 % des assurés sont des personnes isolées (séparés, divorcés, seuls, célibataires) alors qu’il n’y a que 24 % de personnes seules chez les 50-74 ans.

Motivation financière

La motivation de souscription d’un contrat dépendance est avant tout financière, les personnes interrogées expliquant ne pas vouloir devenir une charge pour leurs enfants. Leurs attentes immédiates ne portent donc pas sur tous les services associés au contrat (aide à domicile, assistance, etc.), que les assureurs mettent pourtant en avant. Assez logiquement, les assurés disent ne pas vouloir d’un contrat low cost moins protecteur : « On retrouve le même réflexe chez les seniors vis-à-vis de leur complémentaire santé », observe Bertrand Lauzeral. Les assurés aimeraient aussi que les droits acquis via leurs contrats puissent être transmis à leur entourage en cas de décès, sur le modèle de la pension de réversion.

LAURENT THEVENIN, Les Echos