Les premiers pas de La Banque Postale sur le marché de l’assurance-dommages sont prometteurs. En l’espace d’un peu plus de six mois, le groupe bancaire a déjà convaincu 50.000 clients de souscrire par téléphone ou sur Internet un nouveau contrat auprès de la Banque Postale Assurances IARD, sa filiale majoritaire détenue à 35 % par Groupama. Dans le détail, le contrat multi-risque habitation (MRH) a représenté 60 % des souscriptions, contre 25 % pour les trois offres d’assurance automobile et 15 % pour le contrat de protection juridique. Cette répartition est liée à la manière dont les bancassureurs recrutent leurs assurés : les candidats à un crédit immobilier constituent leurs premières cibles. Par ailleurs, La Banque Postale a largement équipé ses clients existant, seuls 10 % de l’ensemble des contrats d’assurance-dommages concernant de nouveaux prospects. Premiers résultats concluants Pour Catherine Charrier-Leflaive, directrice générale de La Banque Postale IARD, ces premiers résultats prouvent que « notre offre accessible et pédagogique a d’ores et déjà trouvé son public ». La formule unique d’assurance MRH, avec des garanties modulables selon que le client est propriétaire, locataire ou propriétaire non occupant, a notamment convaincu 5.500 personnes d’y souscrire directement sur Internet, ce qui correspond à plus de la moitié (55 %) des contrats souscrits en ligne. Traditionnellement, ce sont les polices automobiles qui constituent l’essentiel des souscriptions des assureurs présents sur la Toile. La Banque Postale se félicite aussi du succès des six options proposées. Leur niveau de souscription évolue en effet entre 30 % et 50 %. Si la tendance se poursuit, Catherine Charrier-Leflaive n’exclut pas d’intégrer aux formules de base les options les plus souscrites. D’autres produits complémentaires devraient par ailleurs être proposés au début de l’année prochaine. 5 % de part de marché En attendant, l’heure est au déploiement de l’offre de base dans le réseau physique de La Banque Postale. Deux pilotes, lancés mi-mai dans l’Hérault et les Yvelines, se révèlent encourageants pour la banque : les conseillers font en moyenne trois contrats par mois. « D’ici la fin octobre, les 10.000 conseillers de la banque vont progressivement commercialiser l’offre au travers d’un programme de formation qui représente 50.000 jours », précise Catherine Charrier-Leflaive. Une fois ce processus achevé, La Banque Postale communiquera en novembre au plus grand nombre le détail de son offre multicanal au travers d’une campagne télévisée. Le groupe bancaire confirme dès à présent son ambition d’atteindre 5 % de part de marché dans dix ans. Aucun bancassureur n’est à ce jour parvenu à atteindre ce poids. NINON RENAUD, Les Echos