Pour doubler de taille et multiplier par 2,5 son résultat d’ici 2015 dans les pays émergents, Axa est à l’affût d’acquisitions. « Nous étudions les opportunités en Asie, en Amérique latine et en Europe centrale, tout en restant sélectifs », a indiqué Henri de Castries, PDG du groupe, jeudi, lors d’un séminaire organisé pour les journalistes européens. L’assureur français reconnaît avoir tardé à prendre le départ dans les économies émergentes, en particulier en Asie où il n’a débuté qu’en 1995 contre 1924 pour Prudential ou 1951 pour Allianz. En 15 ans, Axa s’est déployé dans 16 pays pour atteindre 2,4 milliards de dollars de collecte en assurance-vie en 2010, mais reste loin derrière AIA (12,5 milliards de dollars) ou Prudential (9,6 milliards). L’écart est moins grand en assurance dommages : 1,3 milliard en 2010 pour Chartis (ex-AIG), 1,1 milliard pour Allianz et 1 milliard pour Axa. « Nous sommes devenus plus agressifs depuis deux ans et demi », reconnaît Mike Bishop, directeur général de la zone Asie d’Axa. Un virage symbolisé par le rachat en 2011 de 100% des activités asiatiques jusque-là pilotées par la filiale australienne Asia Pacific Holdings. Accords de bancassurance L’un des axes majeurs d’Axa en Asie repose sur les accords de bancassurance qui représentent déjà 30 % de l’activité en assurance-vie. Les accords en Indonésie avec la banque Mandarini (13 millions de clients), la Metrobank aux Philippines (3 millions de clients) ou fin 2010 avec banque chinoise ICBC (plus de 216 millions de clients) sont les plus notables. Et Axa entend bien accélérer. « Nous allons injecter 500 millions en 5 ans dans le partenariat avec ICBC », précise Mike Bishop. De seizième assureur étranger en Chine, Axa veut devenir premier en 2015. En Europe centrale et orientale, l’implantation dans sept pays provient surtout du groupe suisse Winterthur racheté par Axa en 2006. Depuis, Axa a acquis une participation de 38 % dans Reso en Russie en 2007, avec une option pour monter dans le capital. Le groupe s’est aussi implanté en Ukraine en 2007 et en Roumanie en 2010. « La taille de la région Europe centrale et orientale a doublé en trois ans », se félicite Jacques de Vaucleroy, directeur général de la région Europe du Nord du Centre et de l’Est, passant de 108 millions euros de collecte d’assurance-vie (primes annualisées) en 2007 à 274 millions en 2010. Le groupe a toutefois clairement défini ses priorités : si la Hongrie « n’est pas un pays où nous investirons davantage », après la réforme des fonds de pension, la Roumanie paraît prometteuse, selon Henri de Castries. En Méditerranée, « la Turquie est vraiment un Brésil européen », indique le PDG d’Axa. Et en Amérique du Sud, Axa voudrait reproduire la réussite du Mexique où il a racheté et réorganisé l’ex-filiale d’ING. « Nous n’irons pas dans tous les pays émergents car il y a toujours un risque », précise Henri de Castries même s’il y voit le ressort de la croissance des 20 prochaines années.