Ahorizon de 2015, AXA espère rejoindre le Top 5 des assureurs en Europe centrale et orientale. Arrivé tardivement sur ces marchés déjà bien encombrés, après l’acquisition du suisse Winterthur en 2006, le groupe dirigé par Henri de Castries est aujourd’hui encore loin du compte. A l’exception de l’Ukraine (où il est le leader en assurance-dommages via sa coentreprise avec Ukrsibbank), il y occupe dans l’ensemble des positions plutôt modestes. En dommages, on le retrouve à la quatrième place en Russie (via sa participation de 36,7 % dans Reso Garantia), mais au-delà du 20 e rang en République tchèque ou en Pologne. En assurance-vie, il pointe généralement autour de la 10 e place.

Il est mieux ancré dans le secteur des retraites (premier en Slovaquie, numéro deux en République tchèque, numéro cinq en Pologne).« Mais si l’on regarde l’évolution des parts de marché en termes d’affaires nouvelles, nous sommes souvent déjà parmi les trois premiers », nuançait Jacques de Vaucleroy, le directeur général d’AXA pour la région Europe du Nord, centrale et orientale, lors d’une rencontre avec la presse européenne la semaine dernière.

Entre 2007 et 2010, l’assureur français a quasiment doublé de taille dans les pays d’Europe centrale et orientale (Peco). Il y a dégagé l’an dernier plus de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires (dont 515 millions en vie). Sur la période, le volume des affaires nouvelles est passé de 168 à 274 millions d’euros pour une valeur des affaires nouvelles progressant de 34 à 56 millions d’euros. Le résultat opérationnel est encore anecdotique (à peine 1 million d’euros en 2010). D’ici à cinq ans, AXA vise un bénéfice proche de 100 millions dans la région.

Croissance à marche forcée

« Cela vaut le coup d’y être », affirme Henri de Castries, au vu des perspectives ouvertes par le faible taux de pénétration de l’assurance dans les Peco. Comme dans les autres pays émergents où AXA a annoncé une offensive tous azimuts, cette croissance à marche forcée devrait passer par de nouvelles acquisitions. « Mais il n’y a pas beaucoup d’opportunités en ce moment », précise Jacques de Vaucleroy. Après avoir investi dernièrement en Roumanite et Biélorussie, AXA indique ne pas avoir l’intention d’investir davantage en Hongrie. Enfin, interrogé sur son intention d’exercer en 2011 l’option d’achat (« call ») qui lui permettrait de prendre le contrôle du russe Reso Garantia, Henri de Castries se refuse à tout commentaire : « Un “call” reste un “call” et il faut que le prix soit acceptable. »