L. T.
Le groupe mutualiste envisage de se lancer dans l’assurance-dommages pour les PME et les ETI. Crédit Agricole Assurances étudie aussi de nouvelles opportunités à l’international.
Déjà très offensif dans l’assurance, avec des positions de premier plan en épargne, en habitation et en couverture des prêts immobiliers notamment, le Crédit Agricole semble bien décidé à s’attaquer à de nouveaux marchés. « Notre modèle de bancassureur va nous permettre d’étendre ce que nous avons réussi sur le marché des particuliers au marché des entreprises, puisque les réseaux des Caisses régionales et de LCL travaillent déjà avec cette clientèle », affirme
Frédéric Thomas, le directeur général de Crédit Agricole Assurances
(30,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017) dans un entretien aux « Echos ».

Le bancassureur a déjà à son actif
une percée rapide dans la santé et la prévoyance collectives
en France. Parti de zéro sur ce marché en 2015, il comptait en portefeuille près de 500.000 personnes couvertes début 2018, des TPE jusqu’aux grands comptes. Le groupe Crédit Agricole réfléchit maintenant « très fortement » à l’idée de se lancer dans l’assurance-dommages pour les PME et les entreprises de taille intermédiaire (ETI), annonce Frédéric Thomas.

Crédit Agricole Assurances voit aussi plus large à l’international, qui lui a apporté 14,5 % de son chiffre d’affaires l’an dernier. Il y est « historiquement plutôt dans une logique d’accompagnement de la banque de détail du groupe Crédit Agricole », explique son dirigeant. C’est le cas, par exemple, en Italie, le second marché domestique du groupe mutualiste, où il sert
le réseau Cariparma
. « Ceci dit, nous envisageons d’avoir des activités complémentaires à celles de nos réseaux et nous travaillons à développer en Europe des activités de partenariat », indique Frédéric Thomas, sans entrer dans le détail de ces projets. L’un des enjeux est « d’atteindre une taille critique encore plus importante en assurance-dommages », précise-t-il. Crédit Agricole Assurances a déjà une filiale au Japon qui ne travaille qu’avec des banques locales pour leur fabriquer des produits d’épargne et d’assurance-emprunteur. Ces perspectives s’inscrivent sur fond d’un développement soutenu. « En termes d’activité, nous avons de fortes ambitions, qui s’avèrent atteintes en 2017 comme sur le premier trimestre 2018 », affirme Frédéric Thomas. Sur les trois premiers mois de l’année, Crédit Agricole Assurances a ainsi vu son chiffre d’affaires progresser de 5,6 %, à 9,2 milliards d’euros, tiré par l’assurance-dommages (+ 8,7 %),
un moteur de croissance important pour les bancassureurs
.

De fortes ambitions dans la prévoyance
Alors que son plan à horizon 2020 doit lui permettre de s’installer durablement comme le premier assureur en France, le groupe mise par ailleurs beaucoup sur la prévoyance (garanties accidents de la vie, indemnités journalières, assurance-décès, etc.). « C’est l’un des rares marchés qui ne soit pas mature et c’est un risque intéressant d’un point de vue technique. Les Français n’ont pas toujours conscience de l’intérêt de protéger leurs risques et leurs projets familiaux via la prévoyance », souligne Frédéric Thomas.
En épargne retraite, un marché qui pourrait changer de physionomie avec la future loi Pacte, le Crédit Agricole s’estime bien positionné avec le partenariat entre Predica, la filiale d’assurance-vie de Crédit Agricole Assurances, et
Amundi, la filiale de gestion d’actifs du groupe bancaire, qui est un acteur majeur de l’épargne salariale
. « Entre l’assurance-vie et la gestion d’actifs, le groupe Crédit Agricole a une capacité de mouvement très rapide en épargne retraite », juge Frédéric Thomas.
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