Laurent Thévenin

En 2017, son résultat net a légèrement reculé, à 818 millions d’euros, du fait de la surtaxe d’impôt sur les sociétés. Son chiffre d’affaires a augmenté de 2,4 % en France.
Covéa avait déjà prévenu que ses résultats 2017 porteraient les traces de
la surtaxe d’impôt sur les sociétés
. Cette mesure lui aura coûté 136 millions d’euros, a indiqué mardi le groupe d’assurance mutualiste qui rassemble les enseignes GMF, MAAF et MMA. Sans cette « surprise du chef », « notre résultat net aurait dépassé les 950 millions d’euros », souligne Thierry Derez, son PDG. Celui-ci est ressorti à 818 millions d’euros, soit légèrement moins qu’en 2016 (825 millions d’euros).

Mais « nous maintenons tous nos fondamentaux », insiste le dirigeant. L’assureur a ainsi renforcé ses fonds propres, qui atteignaient 14,25 milliards d’euros à fin décembre, comme sa marge de solvabilité, portée à 372 %. Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) s’est lui aussi amélioré, passant de 98 % en 2016, à 97,5 % l’an dernier. En France, cet indicateur qui mesure la rentabilité des activités en assurance non-vie, est en baisse depuis cinq ans, à 96,8 %, du fait notamment d’une année « plutôt clémente » sur le front des sinistres lourds en automobile.
Développement « sur les segments choisis »
Dans l’Hexagone, Covéa affiche un résultat net de 828 millions d’euros (+8,6 %) pour un résultat d’exploitation courant en hausse de 24 %. A l’étranger, il a en revanche souffert d’une sinistralité « extrêmement lourde » aux Etats-Unis (incendies géants en Californie et inondations).
Sur le plan de l’activité, son chiffre d’affaires total est resté stable d’une année sur l’autre, à 16,3 milliards d’euros. Mais il a augmenté de 2,4 % en France, à 14,57 milliards. Covéa se félicite de « la poursuite du développement sur les segments choisis », comme l’assurance auto (+65.800 véhicules en portefeuille) ou habitation (avec le gain net de 81.500 logements), l’assurance de biens et de responsabilité pour les professionnels et les entreprises (avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,4 %).
En santé-prévoyance (+1,8 %), Covéa a profité de la dynamique de l’assurance collective (+6,4 %). Comme le reste du marché, il fait aussi état d’une réorientation de sa collecte d’assurance-vie vers les produits en unités de compte.
Une partie serrée en Italie
A l’international, son chiffre d’affaires a reculé de 13,4 %, à 1,74 milliard d’euros, sous le coup essentiellement de la baisse d’activité de sa filiale d’assurance-vie italienne Bipiemme Vita. Covéa a pâti de
la fusion de son partenaire bancaire local BPM (Banca Popolare di Milano) avec une autre banque locale, Banco Popolare
. « La vente des produits d’assurance ne semble pas avoir été leur priorité absolue », constate Thierry Derez.

Sur ce qui est son premier marché hors de France, Covéa va jouer une partie serrée. Avec la fusion des deux banques, il s’attend à des regroupements d’agences. « La question est de savoir quel sort nous sera réservé en termes de distribution dans les agences », explique Thierry Derez, alors que l’ancien réseau Banco Popolare a désormais pour fournisseur de produit d’assurance le groupe italien Cattolica. « Des discussions sont en cours avec notre partenaire italien », indique-t-il.
La MACSF aussi pénalisée par la surtaxe d’impôt sur les sociétés
La MACSF a publié mardi un résultat net en baisse de 5 %, à 162 millions d’euros, « impacté par la contribution exceptionnelle d’impôts sur les sociétés ». Mais le premier assureur des professionnels de santé en France a vu son produit net d’assurance (c’est-à-dire l’addition du chiffre d’affaires en assurance dommages et des frais prélevés en assurance-vie) passer de 778 à 797 millions d’euros d’une année sur l’autre. Son chiffre d’affaires total s’est élevé à 2,1 milliards d’euros, contre 2 milliards l’année précédente.
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