LAURENT THÉVENIN

LE RÉSULTAT NET DU GROUPE D’ASSURANCES FRANÇAIS A BAISSÉ DE 21,4 % EN 2016, À 825 MILLIONS D’EUROS. COVÉA A PORTÉ SES FONDS PROPRES À 13,5 MILLIARDS D’EUROS À FIN DÉCEMBRE.
Covéa a de quoi voir venir. Le groupe d’assurances qui rassemble la GMF, MAAF et MMA a certes publié mercredi un résultat net en forte baisse de 21,4% pour l’exercice 2016, à 825 millions d’euros. « Mais nous avons privilégié l’essentiel, à savoir la solidité, qui est reflétée par la progression des fonds propres», relativise Thierry Derez, son PDG.A fin décembre, ceux-ci atteignaient 13,5 milliards d’euros (+ 5,9 %) pour une marge de solvabilité enviable dans le secteur de 351 %. De même, l’assureur français a terminé l’exercice 2016 avec un matelas de plus-values latentes plus important (+2,4 %, à 13,4 milliards). Reste qu’il a aussi dû composer avec la forte volatilité sur les marchés financiers en 2016, qui a fait que « nous n’avons pas pu réaliser les mêmes jackpots qu’en 2014 et 2015 », souligne Sophie Beuvaden, directrice générale investissements, contrôles et risques.

Covéa a par ailleurs réussi à améliorer ses équilibres techniques en assurance non-vie. Son ratio combiné (sinistres et frais rapportés aux primes) est tombé à 98 % (-0,5 point), malgré une charge brute de 371 millions d’euros liées aux événements climatiques en France.

L’an dernier, Covéa a toutefois vu son chiffre d’affaires baisser de 4,9 %, à 16,3 milliards d’euros. Ce repli tient à une nette baisse de l’activité d’assurance-vie (-16,4 %, à 4,75 milliards). En France, comme en Italie, l’assureur explique ne pas avoir voulu trop collecter sur les fonds euros, qui offrent la garantie du capital aux épargnants et qui sont donc très coûteux en termes de fonds propres à immobiliser. « Nous donnons la priorité à la rentabilité », martèle Christian Baudon, directeur général assurances.

Enjeux de simplification
L’assureur a par ailleurs subi des vents contraires en assurance-santé du fait du passage à l’ANI (l’obligation faite depuis le 1er janvier 2016 à toutes les entreprises de proposer une complémentaire santé à leurs salariés). Celui-ci s’est traduit par une perte de chiffre d’affaires sur la partie individuelle (-7,2 %), que le développement sur les contrats collectifs (+11,1 %) n’a pas compensé totalement. En assurance de biens et de responsabilité, son activité centrale, Covéa fait en revanche état d’une progression de 2,2 % en France, au-dessus de la moyenne du marché. A l’avenir, le groupe mutualiste mise beaucoup sur la mise en place de l’« entreprise unique », avec l’entrée en vigueur début 2018 d’un statut commun pour ses 21.000 salariés en France. « C’est une réponse au défi de la satisfaction client. L’organisation Covéa va pouvoir être parfaitement réactive aux besoins du client, qui veut pouvoir nous joindre à tout moment », affirme Amaury de Hautecloque, directeur social et identité groupe. Ce statut commun consacre en effet l’annualisation du temps de travail et rend le travail le samedi possible « en cas de besoin ». Il s’accompagne aussi « d’une montée en responsabilité et en autonomie de toute notre ligne managériale. Nous sommes désormais plutôt sur une gestion par objectifs », souligne Amaury de Hautecloque.« Il y a aussi des enjeux de simplification et d’économies au niveau des frais généraux qui ne sont pas négligeables », ajoute Michel Gougnard, directeur général RH et communication interne, sans avancer de chiffres.
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