JÉRÉMY BRUNO

LE RÉSEAU D’AUDIT ET DE CONSEIL PWC A FAIT LA DÉMONSTRATION D’UN PROTOTYPE D’ASSURANCE UTILISANT LA TECHNOLOGIE BLOCKCHAIN.
Selon PwC, la révolution blockchain

pourrait bientôt bouleverser le monde de l’assurance
. Le réseau d’audit et de conseil a fait mercredi la démonstration d’un prototype utilisant
cette nouvelle technologie
dans le secteur assurantiel. Ce prototype a été développé au sein du Blockchain Lab, qui regroupe des experts pluridisciplinaires – aussi bien en cybersécurité qu’en droit ou en finance – étudiant les
enjeux de la blockchain
pour les entreprises.
Pour préfigurer la place que pourrait prendre la blockchain, l’équipe a imaginé et développé une démo baptisée « pay as you play » dont le principe est de couvrir la pratique sportive des collaborateurs d’une entreprise. Avant la séance d’entraînement, le pratiquant indique le sport choisi et la durée de la séance, pour laquelle il est alors assuré – dans cet exemple, ce serait un tarif de 1,70 euro pour deux heures de course à pied. Sans blessure à l’issue de la séance, l’assuré est remboursé à hauteur de 50 % du montant payé. Dans le cas contraire, il est indemnisé – dans cet exemple, 30 euros pour une entorse – après envoi d’une photo de la blessure et d’un certificat médical par la suite.

Gage de simplicité et de transparence
Ce prototype de micro-assurance fonctionne par « smart contract », un contrat électroniquement programmable dont l’exécution se fait automatiquement via la blockchain. « Cela permet de souscrire une assurance en quelques clics et de réaliser des micropaiements, comme dans cet exemple de protection individuelle », explique Vivien Brunot, spécialiste de la blockchain chez PwC.

Outre une automatisation du processus, le recours à la blockchain est également un gage de transparence et de simplicité pour l’assuré et pour l’assureur, par l’enregistrement immuable des données. « Le potentiel des “smart contracts” est donc très important, en particulier pour l’accélération du développement de nouveaux modèles comme par exemple l’assurance à la demande ou à l’usage », estime PwC dans un rapport dédié de juin-juillet 2017.

Le recours à la blockchain dans l’assurance va cependant « poser la question de la protection des données personnelles », souligne Sandrine Cullaffroz-Jover, avocate spécialiste du droit des nouvelles technologies et directrice chez PwC. En effet, « les données de santé sont des données sensibles dont les conditions d’hébergement sont réglementées. Il faut donc prendre en compte cette réglementation spécifique au moment de la conception d’une telle offre de services fondée sur la technologie de blockchain », précise-t-elle.

Au-delà de ces « smart contracts » et des questions de gestion de la donnée, le mariage de l’assurance et de la blockchain est un vivier d’innovations. Cette technologie n’en est qu’à ses débuts mais, déjà, « elle ouvre le champ des possibles », assure Marie-Line Ricard, associée et responsable du Blockchain Lab chez PwC. Exemple récent, la jeune pousse marseillaise KeeeX propose une fonction d’horodatage blockchain de photographies. Cette solution s’applique notamment au traitement des sinistres, permettant de sécuriser et d’enregistrer la photographie du lieu et de la nature du sinistre via la blockchain.
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