SHARON WAJSBROT

HSBC S’EST PENCHÉ SUR LE CAPITAL CONFIANCE DES INNOVATIONS CENSÉES RÉVOLUTIONNER LA BANQUE. PARMI ONZE PAYS ÉTUDIÉS, LES FRANÇAIS SE MONTRENT LES PLUS RÉTICENTS, JUSTE DEVANT LES ALLEMANDS.
Alors que l’industrie bancaire s’engage dans une course à l’innovation technologique pour augmenter la sécurité des systèmes, s’adapter aux usages numériques des clients et réduire les coûts de structure, HSBC s’est penché sur le capital confiance des innovations qui sont censées révolutionner la banque dans les années à venir. Et force est de constater qu’elles suscitent encore beaucoup de méfiance chez les consommateurs. « Par défaut, les personnes interrogées indiquent à 68 % qu’elles feraient confiance à d’autres individus et 76 % se sentent à l’aise avec les technologies qu’elles utilisent au quotidien. Mais lorsqu’on les interroge sur les technologies d’avenir dans les services financiers, ces chiffres baissent largement », indique HSBC dans un rapport publié mercredi. Et en la matière, les Français (devant les Allemands) sont les plus inquiets : « Parmi onze pays étudiés, la France se distingue comme le pays le plus réticent à adopter ces nouvelles technologies », qui vont des robots qui prodiguent des conseils financiers grâce à de l’intelligence artificielle à la biométrie en passant par les porte-monnaie électroniques.

Séduire les moins technophiles
Que cela plaise ou non aux fintech qui veulent utiliser des solutions prédictives pour aiguiller les clients vers tel ou tel acteur du crédit pour renégocier leur prêt, les Français se classent en queue de peloton, lorsqu’on les interroge sur leur capacité à se faire conseiller par un robot programmé par un expert pour souscrire un crédit à l’habitat.

Cette défiance n’est pas spécifique à la France : « Il y a eu une érosion de la confiance dans l’ensemble des pays occidentaux concomitante à la montée en puissance des technologies », indique HSBC, qui estime que « chez les consommateurs, il y a l’idée que les banques ne sont pas les bonnes organisations pour expérimenter ». De fait, en Europe, selon un récent sondage d’ING, quasiment deux personnes sur cinq ne veulent pas entendre parler d’automatisation de leurs décisions financières promises par les nombreux « robo-advisors » et 90 % accepteraient des conseils mais veulent garder la main sur leurs décisions d’investissement. Une vision diamétralement opposée à celle des pays asiatiques qui sont les plus ouverts à ces technologies.

Est-ce à dire que les fintech n’ont qu’à plier bagage ? Pas du tout. Savoir si les utilisateurs sont plus ou moins technophiles ne devrait pas être un obstacle. Leur stratégie consiste à créer des usages et se rendre donc indispensables. Même les moins technophiles pourraient succomber à leur charme.
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